Beaucoup de bruit pour rien

Bachar al-Assad face à David Pujadas, à Damas, en Syrie, lors de l’enregistrement de l’interview dimanche.

Interrogé par David Pujadas lundi sur France 2, Bachar al-Assad n’a fait que rabâcher sa com.

Après les chaînes américaine, britannique, portugaise, et Paris-Match en décembre, c’était lundi soir au tour de France 2 de prendre le chemin de Damas pour interroger Bachar al-Assad. L’interview menée en anglais par David Pujadas ne fut en rien complaisante. Mais qu’en retenir, sinon une seule ligne de conduite : le plaidoyer pro domo du dictateur syrien qui, comme souvent, a répondu avec un aplomb terrible à toutes les accusations concernant son régime. Ce régime qui a utilisé les forces jihadistes pour installer le chaos face auquel Bachar al-Assad se présente comme l’unique rempart.

david Pujadas, tenace ?

Sans aucun doute, sur ce coup, mais vu la force du mensonge déployée et l’assurance stupéfiante à nier les évidences, l’interview a vite tourné à vide devant l’impossibilité de déverrouiller le cadenas du déni. Bachar al-Assad a de nouveau affirmé, contre toute évidence, que son régime ne fait pas usage de barils d’explosifs largués par hélicoptère, malgré une photo brandie et qualifiée de «montage». Ou que le peuple syrien le soutient, en martelant à plusieurs reprises que «le gouvernement français soutient les terroristes».

Qu’a dit al-assad ?

Rien que nous ne sachions déjà, tout en réfutant toute collusion avec l’Etat islamique, «création des Américains en Irak», selon la même antienne. Il a soutenu que des contacts existaient avec «les services du renseignement français» mais qu’«aucune coopération» n’était envisagée. Comprendre : je dispose de tous les renseignements sur vos jihadistes et si voulez en connaître davantage, remettez-moi dans le jeu diplomatique.

Il a minimisé la présence iranienne en Syrie, insistant sur ses forces loyalistes, tout en laissant penser que lui seul pouvait reconquérir les cœurs et les territoires perdus, alors que son armée vient de perdre Idlib, dans le nord-ouest du pays. Pour Thomas Pierret, maître de conférences à l’université (...)

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