A Beaucaire, les assos fuient le FN : «Parfait, cela fera des économies»

Le jeune frontiste de Beaucaire Julien Sanchez au premier tour de la municipale.

Les structures culturelles quittent la ville depuis l’arrivée à la mairie de Julien Sanchez, qui prévient qu’il attribuera ses subventions à «celles qui méritent».

Soleil trompeur sur Beaucaire. En ce jour de marché, qualifié voilà peu de «souk» par le nouveau maire FN de la ville, les conversations ont la légèreté des pollens dans l’air. Pourtant, la cité du Gard de 16 000 habitants retient son souffle. Le 30 mars, Julien Sanchez, 30 ans, s’est installé à la mairie avec 39,8% des suffrages, par le biais d’une quadrangulaire. Il a dû traverser le Rhône pour fêter sa victoire à Tarascon, tant les esprits étaient échauffés sur la place de l’hôtel de ville (deux voitures et des poubelles brûlées).

Dès le lendemain, la commune belge de Farciennes a annulé son jumelage. Le réputé Positiv Festival consacré à l’electro qui se tenait dans les arènes a annoncé son retrait. D’autres associations locales ont réuni en urgence leur conseil d’administration : elles hésitent entre boycott, retrait et crainte de pénaliser la population. Et redoutent par-dessus tout d’être l’un des éléments d’ornement de la nouvelle vitrine de respectabilité du FN.

«Insidieuse». Ludovic Duplissy, directeur d’école et responsable de l’association les Têtes à clap, a décidé de transférer son festival de cinéma à Tarascon. Il renonce aux 15 000 euros de subvention de la ville, qui servaient aussi tout au long de l’année à favoriser le cinéma scolaire et familial. «Mais nous poursuivons nos activités sans lien avec cette municipalité, précise-t-il. Nous trouverons d’autres financements pour ne léser ni les enfants ni la population.» Les Chevaliers du fiel, attendus en juillet, ne veulent plus venir. La Ligue de l’enseignement, qui proposait depuis dix ans un festival associatif de théâtre, «rompt toutes relations avec la ville de Beaucaire». Selon son président dans le Gard, «ces gens avancent désormais de manière masquée, insidieuse, mais leurs idées sont les mêmes».

Dans son immense bureau de l’hôtel de (...)

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