BD : Après « La vie secrète des arbres », un bon bain de forêt

En 2017, un ingénieur forestier inconnu déclarait sa flamme (inoffensive) aux arbres et se faisait l'aède de tout un écosystème aussi merveilleux que mystérieux. Six ans plus tard et après plus d'un million d'exemplaires vendus, La Vie secrète des arbres, le best-seller de Peter Wohlleben, est devenue une bande dessinée. Vous avez pu la découvrir en avant-première au mois d'août dans les pages du Point, la voici enfin en librairie. Le livre ne perd rien de son charme initial, il gagne même en intimité et en illumination. Fred Bernard, auteur d'un Carnet d'un voyageur immobile dans un petit jardin, a brillamment relevé le défi de cette adaptation. Il a encouragé Wohlleben à dévoiler sa propre vie secrète, notamment comment il est parvenu depuis l'enfance à établir ce lien particulier qui l'unit aux hêtres, aux chênes, aux épicéas et à tous les êtres inattendus qui les habitent. Pour la mise en dessin, ce sont les aquarelles sensibles et lumineuses de Benjamin Flao qui enchantent ce kaléidoscope de l'organique et du végétal. Sous son trait, chaque planche s'anime d'une vie frémissante et bourdonnante. Baudelaire voyait dans la nature un temple « où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles ». Avec ce trio, elle a sans doute trouvé les plus inspirés des traducteurs § romain brethes

« La Vie secrète des arbres », de Fred Bernard, Benjamin Flao et Peter Wohlleben (Les Arènes, 240 p., 29,90 €).