BD à offrir pour Noël : 10 nouveautés incontournables à glisser sous le sapin

Le voyage de Shuna de Miyazaki fait partie des 8 bd à offrir à Noël 2023
Sarbacane Le voyage de Shuna de Miyazaki fait partie des 8 bd à offrir à Noël 2023

CADEAUX DE NOEL - Et si vous mettiez des « bulles » sous le sapin ? Si vous fêtez Noël, il y a fort à parier que vous deviez faire un ou plusieurs cadeaux, à ouvrir avant ou après la bûche. Pas évident de taper dans le mille avec ses beaux-parents, son cousin éloigné ou son collègue souvent en télétravail, surtout si vous n’avez pas eu accès à sa liste au Père Noël. Pour être certain de faire plaisir au moment de l’ouverture des cadeaux, la bonne solution est sans doute la bande dessinée.

Découvrez une sélection variée de nouveautés bandes dessinées à offrir, ou à s’offrir. Nouveaux tomes de séries très populaires, romans graphiques inédits, adaptation d’œuvres mythiques, ou encore satyre humoristique, vous trouverez forcément votre bonheur.

Le Voyage de Shuna, de Hayao Miyazaki (Sarbacane, 25€)

Initialement publié au Japon en 1983, Le Voyage de Shuna est inspiré d’un conte tibétain. Ni tout à fait un manga ni tout à fait un roman graphique, la BD se construit autour d’une ou deux grandes images par page. Les bulles sont rares et l’ensemble évoque le storyboard d’un film inédit de Miyazaki, déployant de nombreuses figures qui peuplent son imaginaire : créatures fantastiques, divinités animistes, ruines recouvertes de végétation et un jeune garçon épris de liberté qui s’empare d’une quête trop grande pour lui.

Monica, de Daniel Clowes (Delcourt, 22€)

Il a fallu cinq ans à Daniel Clowes, géant américain de la BD, pour accoucher de sa nouvelle œuvre. Monica était d’autant plus attendue qu’annoncé par l’auteur comme son récit le plus personnel. En disloquant sa narration à travers neuf chapitres interconnectés mais osant de larges ellipses, Clowes ne cesse de brouiller les pistes et mélange les genres avec brio : journal intime, enquête, romance et récit apocalyptique. Le lecteur qui s’accroche est récompensé : une fois dépassé l’effet de surprise, Monica balaye plusieurs décennies de l’histoire américaine pour offrir un éblouissant portrait de femme au cœur d’une fresque bouleversante aux multiples rebondissements.

Blacksad, Alors tout tombe - Seconde partie, de Diaz Canales et Juan Guarnido (Dargaud, 17€)

Pour la première fois dans l’histoire de la série, le sixième tome de Blacksad se terminait sur un rebondissement à suspense sans boucler une histoire. La seconde partie du diptyque arrive deux ans plus tard et se trouve toute aussi réussie. L’ambiance de film noir new yorkais, les ramifications politiques, les rebondissements inattendus, l’incroyable galerie de personnages anthropomorphes amènent le lecteur en terrain connu, mais si les auteurs ne quittent pas leur zone de confort, ils se hissent au sommet de leur art. Le dessin de Guarnido aux couleurs automnales n’a jamais été aussi époustouflant, notamment lors de dessins pleines pages somptueux.

« Blacksad, Alors tout tombe - Seconde partie », de Diaz Canales et Juan Guarnido
DARP-HORS COLL « Blacksad, Alors tout tombe - Seconde partie », de Diaz Canales et Juan Guarnido

Golden West, de Christian Rossi (Casterman, 35€)

Woan, jeune apache banni de sa tribu, se retrouve à affronter seul avec son chien les éléments naturels et de nombreux individus croisés sur son chemin dans une ambiance crépusculaire. Au même moment, la dernière guerre entre les Indiens menés par Geronimo et l’armée mexicaine annonce la fin d’une civilisation. La nouvelle œuvre de Christian Rossi est une éblouissante surprise : l’ampleur du récit, la majesté du dessin, la beauté des couleurs nourrissent un émerveillement permanent. Espérons que cet album fera découvrir à de nouveaux lecteurs un artiste dont Moebius disait : « Son dessin est l’idéal que j’aimerais atteindre lorsque je dessine mes propres histoires. »

Testosterror, de Luz (Albin Michel, 30€)

Pour rire en ces temps difficiles, Testosterror est sans doute le meilleur choix du moment. Luz y dresse le portrait de Jean-Patrick, quadragénaire lessivé depuis qu’il a été contaminé par un virus féroce qui fait baisser son taux de testostérone, et qui suscite un large mouvement de résistance masculiniste. En se plaçant dans les pas du Pascal Brutal de Riad Sattouf autant que du beauf de Cabu, Luz jongle habilement avec les débats contemporains sur le néo-féminisme, le COVID ou la masculinité toxique sans jamais se vautrer dans les clichés. Audacieux et frénétique, Testosterror stimule les zygomatiques.

« Testosterror », de Luz
Albin Michel « Testosterror », de Luz

Chassé-Croisé au Val Doré, de Lewis Trondheim et Sergio Garcia Sanchez (Dupuis, 30€)

Quatre charmants albums de bande dessinée réunis dans un joli étui racontent des histoires qui se déroulent au même endroit et au même moment, mais avec pour chacun son identité et son style graphique propre. Un enfant, ses parents, un Président de la République, un chat, un chien et une petite fille fantôme se croisent dans des histoires qui se télescopent et peuvent se lire indépendamment ou à la suite dans l’ordre que l’on souhaite, et surtout se relire sans cesse à partir de 7 ans.

Le Nom de la Rose, livre premier, de Milo Manara (Glénat, 17,50€)

À la demande des héritiers d’Umberto Eco, Milo Manara a adapté son chef-d’œuvre : Le Nom de la Rose. L’intrigue du roman réputé inadaptable devient particulièrement fluide dans l’interprétation de Manara qui, à la suite de deux séries consacrées aux Borgia puis au Caravage, semble prendre plaisir à dépeindre la vie au Moyen-Âge. Après une introduction surprenante montrant Umberto Eco expliquer les origines du roman, Manara élague certains rebondissements, ose des planches presque muettes, et rend hommage à la culture graphique de l’époque (les enluminures) tandis qu’Eco travaillait plutôt sur la langue (et en particulier le latin). Avec cette idée simple, Manara donne tout son sens au principe d’adaptation et emporte l’enthousiasme.

« Le Nom de la Rose, livre premier », de Milo Manara
Glénat « Le Nom de la Rose, livre premier », de Milo Manara

Lucky Luke, Mythes et réalités du Far West (Gallimard, 30€)

Morris et Goscinny se sont souvent inspirés de personnages réels pour nourrir les aventures de Lucky Luke. Billy the Kid et Calamity Jane ont donné leurs noms à des titres d’albums, tandis que le général Custer ou le juge Roy Bean ont inspiré des intrigues fameuses de la série. Un ouvrage passionnant réunissant documents d’archives et dessins de la série permet de découvrir un panorama très exhaustif de ces incroyables destins pour comprendre comment l’histoire a inspiré la fiction. Très ludique, ce livre s’avère indispensable à tout fan de l’homme qui tire plus vite que son ombre.

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