Bayrou refuse de répondre à chaud sur son avenir après sa relaxe dans l’affaire des assistants MoDem

Bayrou (ici en juin 2023) refuse de répondre à chaud sur son avenir après sa relaxe
Sarah Meyssonnier / REUTERS Bayrou (ici en juin 2023) refuse de répondre à chaud sur son avenir après sa relaxe

POLITIQUE - La fin « d’un cauchemar de sept années. » Le président du Modem, François Bayrou, a été relaxé ce lundi 5 février « au bénéfice du doute » par le tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Une décision qui éclaircit son horizon politique, même s’il n’a pas souhaité l’évoquer à la sortie de l’audience.

« On va attendre quelques minutes, quelques heures pour réfléchir à cet avenir », a-t-il répondu aux nombreuses caméras et micros, comme vous pouvez le voir ci-dessous, ajoutant : « je ne suis pas là pour réfléchir à de la politique, après une épreuve de cette ampleur, ce n’est pas le plus important (...) moi ce que je vois, ce sont les sept années qui viennent de s’écouler et ce qu’il y avait d’injustice » dans ce procès.

Dans ce dossier de détournement de fonds publics, deux autres prévenus ont aussi été relaxés. Les huit autres, parmi lesquels figuraient cinq ex-eurodéputés, ont en revanche été condamnés à des peines allant de 10 à 18 mois de prison avec sursis, des amendes de 10.000 à 50.000 euros et à deux ans d’inéligibilité avec sursis.

L’horizon s’éclaircit… Avant le remaniement

Pour François Bayrou, cette décision tombe à point nommé. Son nom revient effectivement dans les échos de presse à l’heure où des nominations gouvernementales pourraient être annoncées « lundi ou mardi », selon les confidences d’un conseiller de l’exécutif à l’AFP. Celui-ci a cependant qualifié de « rumeurs » l’hypothèse, entre autres, que le président du MoDem, 72 ans, en fasse partie.

Cette affaire a, en tout cas, complètement contrarié les plans du triple candidat à l’élection présidentielle, dont l’offre d’alliance a contribué à l’élection d’Emmanuel Macron. En 2017, de retour au gouvernement pour la première fois depuis vingt ans, il avait quitté la place Vendôme au bout d’un mois, juste après l’ouverture de l’enquête.

Depuis, la doctrine d’Emmanuel Macron a sensiblement évolué : des ministres ont pu rester en poste jusqu’à la tenue de leur procès. Jugé pour prise illégale d’intérêts, le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a été relaxé le 29 novembre, une décision définitive. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a comparu pour favoritisme : il a été évincé lors du remaniement juste avant la décision qui l’a relaxé le 17 janvier. Le parquet financier a cependant fait appel.

L’été dernier, François Bayrou s’était lui-même jugé « hors jeu » pour la course à Matignon au cours d’un entretien dans l’émission Le Grand Jury alors que le chef de l’État cherchait déjà à se passer d’Élisabeth Borne. « Je ne suis pas aujourd’hui dans ce jeu-là, parce que nous allons avoir à l’automne un procès totalement infondé, totalement injuste à mes yeux », expliquait-il. Désormais, la voie qui mène au gouvernement est libre. Celle qui mène à la course présidentielle, aussi.

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