Battu par le Tea Party, le n°2 du Parti républicain démissionne

Eric Cantor, le chef de file de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, a annoncé mercredi qu'il renoncerait à ses fonctions le 31 juillet après sa large défaite face à un représentant du Tea Party lors d'une primaire en Virginie en vue des élections de mi-mandat du 4 novembre.. /Photo prise le 11 juin 2014/REUTERS/Jim Bourg

WASHINGTON (Reuters) - Eric Cantor, le chef de file de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, a annoncé mercredi qu'il renoncerait à ses fonctions le 31 juillet après sa large défaite face à un représentant du Tea Party lors d'une primaire en Virginie en vue des élections de mi-mandat du 4 novembre. Eric Cantor, qui était pressenti pour succéder à la fin de l'année au président ("speaker") républicain de la Chambre, John Boehner, a été battu de 10 points par un novice en politique, David Brat, un professeur d'économie à l'Université Randolph Macon. "Le 31 juillet, je démissionnerai de mon poste de chef de file de la majorité", a déclaré le n°2 républicain à la presse au lendemain de cette défaite aussi cuisante qu'inattendue. Eric Cantor a ajouté qu'il soutiendrait la candidature de l'actuel n°3 du parti, le représentant de Californie Kevin McCarthy, si celui-ci décidait de briguer son poste. La victoire de David Brat est le succès le plus retentissant pour le Tea Party depuis sa formation il y a quatre ans à l'aile droite du parti républicain, et la première depuis le début des primaires en vue des élections de mi-mandat pour un représentant de ce mouvement hétéroclite que nombre d'analystes disaient en perte de vitesse. David Brat a martelé tout au long de la campagne qu'Eric Cantor n'était pas assez conservateur, l'accusant d'avoir trahi pendant ses sept mandats les valeurs conservatrices en matière de dépenses, d'immigration et d'endettement. Le n°2 de la Chambre avait été l'an dernier à la pointe de l'obstruction parlementaire menée par les républicains pour tenter d'empêcher l'adoption de la réforme de l'assurance-santé, dite "Obamacare". Le camouflet infligé à Eric Cantor ne manque pas de ce point de vue d'inquiéter les républicains, mais aussi les démocrates, en leur rappelant l'ampleur de la défiance des Américains envers le Congrès après les batailles de couloirs stériles des dernières années, notamment sur le plafond de la dette. (Richard Cowan et Gabriel Debenedetti, Benoît Van Overstraeten et Tangi Salaün pour le service français)