Bastien Chalureau, joueur du XV de France de rugby, condamné pour agression, le caractère raciste non retenu
Après que sa sélection a fait scandale durant la dernière Coupe du monde de rugby, le deuxième ligne était jugé en appel pour avoir frappé deux hommes alors qu’il était ivre.
L’affaire a fait réagir jusqu’au président de la République, Emmanuel Macron. Le deuxième ligne du XV de France et du Montpellier Hérault Rugby Bastien Chalureau a été condamné à six mois de prison avec sursis, ce mardi 16 janvier, alors qu’il était jugé en appel pour une agression raciste survenue en janvier 2020 à Toulouse. Les juges n’ont pas retenu le motif « raciste » de son accès de violence, revenant ainsi sur une partie de la décision de première instance.
« Bastien Chalureau n’est pas fier des violences qu’il a commises, mais ce n’est pas un raciste », a déclaré à la presse maître David Mendel, l’avocat du rugbyman, après l’annonce de la décision de justice. L’avocat s’est dit « extrêmement satisfait » de voir « que le dossier a été respecté et que Bastien Chalureau a été relaxé de cette infamante circonstance aggravante qui lui était reprochée ».
Dans la nuit du 31 janvier 2020, après avoir consommé beaucoup d’alcool et échangé des mots avec deux hommes croisés dans un bar, il les avait violemment agressés. Selon ses victimes, parmi lesquelles figure l’ancien rugbyman Yannick Larguet, il aurait accompagné ses coups d’un « Ça va les bougnoules ? », des mots à l’origine du procès en racisme.
L’affaire a empoisonné le Mondial des Bleus
Une qualification qui s’est forcément retrouvée au centre des débats lors du procès en appel. Si Bastien Chalureau, après avoir finalement reconnu les violences, a multiplié les dénégations sur le volet racisme de l’affaire et tenté de montrer patte blanche en évoquant son travail psychologique et en apportant les témoignages de coéquipiers, ses accusateurs n’ont jamais varié dans leur version.
Au point que l’avocat général a assuré, au moment de requérir huit mois de prison avec sursis, que le rugbyman a tenu « des propos indéniablement racistes », estimant d’ailleurs que la consommation d’alcool avait probablement « désinhibé » le joueur du XV de France. Sans que cela parvienne à convaincre la Cour d’appel de Toulouse.
Avant que la décision soit mise en délibéré, le procès en appel s’est déroulé mi-novembre. Et cela après que l’affaire a fait grand bruit durant la Coupe du monde de rugby, organisée en France à l’automne. Une compétition durant laquelle le joueur de 31 ans n’a passé qu’une demi-heure sur la pelouse, lors de la victoire des Bleus contre l’Uruguay.
En l’occurrence, c’est surtout la sélection de Bastien Chalureau qui a fait jaser pendant le Mondial, alors même qu’il avait été condamné en première instance à six mois de prison avec sursis, le tribunal reconnaissant un caractère « raciste » à l’agression. À l’époque, la justification de la présence du joueur dans la liste de Fabien Galthié avait été de dire que le procès en appel devait encore se tenir et qu’il était nécessaire de respecter la présomption d’innocence. Mais Emmanuel Macron avait prévenu : « S’il y a des condamnations sur des faits graves, établis, qui touchent la cohésion de la nation, oui, ce serait préférable » que le joueur ne porte plus le maillot au coq. À voir ce que décidera l’encadrement des Bleus, maintenant que son deuxième ligne a été condamné pour une « simple » agression.
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