Basket: "La charte était bidon", la charge de Heurtel contre la Fédération française après sa signature en Russie

Basket: "La charte était bidon", la charge de Heurtel contre la Fédération française après sa signature en Russie

Le dossier a agité le basket français pendant plusieurs semaines. En septembre 2022, Thomas Heurtel décide de signer au Zénith Saint-Pétersbourg, en Russie. Un choix contraire à la charte mise en place par la Fédération française de basket (FFBB) quelques semaines plus tôt.

Dans ce document, qui avait valeur de déclaration sur l'honneur, chaque international français indiquait "qu'il n'était pas engagé et qu'il n'envisageait pas de signer avec un club russe ou biélorusse". Dans un contexte d’invasion de l’Ukraine par la Russie, le texte précise que "les joueurs, joueuses et membres des staffs qui signeraient un contrat avec un club russe ou biélorusse ne pourront plus être sélectionnés tant que les mesures d'exclusion de toutes les compétitions internationales seront en vigueur".

Durant l'été 2022, Thomas Heurtel a signé cette charte, ce qui lui a permis de disputer l’Euro en Allemagne au mois de septembre, avec à la clef une défaite des Bleus en finale face à l’Espagne. Mais trois jours après la fin de la compétition, le meneur de jeu annonçait sa signature au Zénith Saint-Pétersbourg, entraînant de facto sa mise à l’écart de l’équipe de France.

"Il faut la déchirer"

Invité de l’émission "Skweek Show", présentée par Tony Parker, l’ancien joueur du Real Madrid a dénoncé l’hypocrisie de la FFBB. "Quand on te demande de signer cette charte, est-ce que Jean-Pierre Siutat (président de la FFBB), Vincent Collet (sélectionneur) et Boris Diaw (manager) savent que tu vas au Zénith?", interroge Stephen Brun, également consultant basket pour RMC Sport. "Bien sûr qu’ils savent, bien sûr que la charte était quelque chose de bidon, tranche Heurtel. C’est pour ça qu’il faut la déchirer, tout le monde était au courant."

En mars 2023, environ six mois avant le Mondial de basket pour lequel il n’était donc pas sélectionnable, Heurtel avait complètement assumé sa décision de rejoindre la Russie. "Je dois d'abord penser à moi, lançait-il dans les colonnes de L'Equipe. Après, c'est toujours un honneur de porter le maillot de l'équipe de France mais je pense d'abord à ma famille, à mon futur, à mes enfants", s’était-il défendu, en précisant ne pas comprendre la polémique autour de son choix de rejoindre la Russie. "Mais quel est le rapport avec moi et ce que fait le gouvernement russe? Cela voudrait dire que parce que je joue en Russie je cautionne ce que fait la Russie? Donc les gens qui jouent en Chine cautionnent la politique des droits de l'homme en Chine? Les gens qui jouent en France acceptent tout ce que fait le gouvernement français? Je ne pense pas."

Après un Mondial douloureux, ponctué par une élimination dès le premier tour, les Bleus sont désormais tournés vers les Jeux olympiques 2024 de Paris, pour lesquels ils sont d’ores et déjà qualifiés en tant que pays hôte. Et en l'état actuel des choses, ce sera sans Thomas Heurtel.

Article original publié sur RMC Sport