Une base d’espionnage chinoise va-t-elle s’installer à Cuba au grand dam de Washington ?

La base chinoise serait installée “à moins de 200 kilomètres des côtes de la Floride”, souligne The Wall Street Journal, qui a été le premier quotidien américain à révéler, le 8 juin, des détails sur “un accord secret passé entre Pékin et La Havane” pour installer une station d’écoutes sur l’île de Cuba.

Pour le quotidien financier, cet accord constitue un “nouveau défi géopolitique” lancé par Pékin à Washington, car cette nouvelle station pourrait permettre à la Chine d’“intercepter toutes les communications électroniques passées dans le sud-est des États-Unis, où sont installées de nombreuses bases militaires, ainsi que de surveiller le trafic maritime de la zone”. De quoi faire peser “une nouvelle menace, sans précédent, sur l’immédiate arrière-cour des États-Unis”.

Nouveau défi géopolitique

Si le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de Joe Biden, John Kirby, a réfuté l’exactitude des informations divulguées par le Wall Street Journal sans entrer dans les détails, souligne pour sa part The New York Times, la nouvelle a tout de même inquiété le tout-Washington en raison de la grande proximité de l’île de Cuba des côtes américaines et de la rivalité croissante des États-Unis avec la Chine.

“Nous sommes profondément perturbés par les articles rapportant que La Havane et Pékin seraient en train de collaborer pour cibler les États-Unis et les ressortissants américains”, se sont ainsi émus dans un communiqué le sénateur démocrate Mark Warner et le sénateur républicain Marco Rubio, qui dirigent la commission du Sénat sur le renseignement, ajoutant : “Les États-Unis doivent répondre aux attaques frontales de la Chine sur la sécurité de la nation.”

Rendre la pareille à l’Oncle Sam

Dans un nouvel article plus analytique publié ce 9 juin, le Wall Street Journal enfonce le clou en estimant que la volonté de Pékin d’installer une base à Cuba est un “nouveau marqueur de l’ambition de la Chine de peser en tant que grande puissance mondiale”.

Cette nouvelle installation devrait en effet “permettre à la Chine d’élargir son terrain de jeu en s’enracinant dans une région économique et géopolitique d’importance” ainsi que de changer les règles du jeu en rendant pour la première fois la pareille à Washington, qui espionne depuis bien longtemps les communications de la Chine, à proximité des côtes chinoises, dans la région Asie-Pacifique.

[...] Lire la suite sur Courrier international