Barbara Pompili et trois députées Renaissance en retrait du groupe à l’Assemblée nationale

Mireille Clapot, Cécile Rilhac et Stella Dupont, représentantes de l’aile gauche de la Macronie siègeront en tant qu’« apparentées » au groupe Renaissance.

POLITIQUE - Un pas de plus vers le retrait. Ce jeudi 13 avril, jour de la 12e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le journal officiel fait état du retrait du groupe Renaissance de quatre députées de la majorité. L’ancienne ministre Barbara Pompili, Stella Dupont, députée de Maine-et-Loire, Mireille Clapot, députée de la Drôme et Cécile Rilhac, élue du Val-d’Oise. Ces dernières quittent l’étiquette « Renaissance », mais restent « apparentées au groupe », siégeant donc en leur sein.

Représentantes de l’aile gauche de la majorité, ces élues sont associées au courant « En commun », lancé par Barbara Pompili et l’ancien député de Paris Hugues Renson au printemps 2020. Après avoir participé au gouvernement de Jean Castex comme ministre de la transition écologique (2020-2022), Barbara Pompili, venue d’EELV dont elle a coprésidé le groupe sous François Hollande de 2012 à 2016, marque un peu plus ses distances avec la majorité présidentielle.

Grosses réserves sur la réforme des retraites

La réforme des retraites a fait office d’accélérateur pour ces élues qui s’en sont très vite éloignées. Le 27 janvier dernier, quinze jours seulement après la présentation par Élisabeth Borne du texte, Stella Dupont, ancienne socialiste, faisait état publiquement de ses réserves et attendait un texte « plus juste ». Barbara Pompili ajoutait le même jour qu’elle ne « la voterait pas à ce stade », ce qui a participé du cauchemar que l’exécutif vit depuis trois mois sur le sujet.

Le 16 mars, Mireille Clapot, trésorière de « En commun », apportait sur France Bleu de nouvelles critiques à la réforme en assurant ne pas vouloir donner de « blanc-seing » à l’exécutif sur ce texte. « On ne nous appellera plus ’Renaissance’ et cela nous donne plus de latitude pour exprimer nos nuances », a-t-elle expliqué à l’AFP ce 13 avril. Cécile Rilhac, membre de « En commun », émettait aussi des réserves sur les retraites et était menacée comme les autres d’« exclusion » du groupe en cas de vote contre à l’Assemblée nationale. Vote qui n’a pas pu avoir lieu après l’utilisation du 49-3 par Élisabeth Borne mi-mars.

Soutien à la Ligue des droits de l’homme

Plus récemment, les propos de Gérald Darmanin sur le « terrorisme intellectuel » qu’il attribue à « l’extrême gauche » ou ses sous-entendus sur les subventions à la Ligue des droits de l’homme (LDH) que le ministre de l’Intérieur souhaite « regarder », ont pu échauder ces députées tendance aile gauche.

Le journal L’Humanité a publié un appel en soutien à LDH dans ses colonnes intitulé en Une « Ne touchez pas à la LDH » que ces quatre élues ont signé mercredi 12 avril. C’était la veille de cette annonce de retrait pour n’être plus qu’« apparentées ».

« Pompili voulait prendre la tête de la Commission nationale du débat public à 14.000 euros par mois », souffle un député du groupe. « Elle ne l’a pas eu, donc maintenant, elle prend ses distances », analyse cet élu en « off ». Alors qu’elle avait montré son intérêt pour le poste occupé par Chantal Jouanno, c’est finalement l’ancien directeur de cabinet du ministre de l’Écologie actuel Christophe Béchu, Marc Papinutti, qui a eu la préférence d’Emmanuel Macron. Le président a proposé son nom le 6 avril dernier.

« Elles ne sont que quatre, mais clairement il y a une grogne qui s’installe au sein du groupe Renaissance », affirme encore ce député, en prédisant les intentions de l’ancienne écolo qui attendrait « le remaniement pour être ministre ». Contactée, Barbara Pompili n’a pas répondu à notre demande d’interview. Le groupe Renaissance à l’Assemblée compte 170 députés, dont 9 apparentés désormais.

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