Barbara Hannigan : «Je donne une notion de souffle à ma direction»

Barbara Hannigan, ici dirigeant le Ludwig Orchestra, sort d'un «Pelléas et Mélisande» mis en scène par Krzysztof Warlikowski.

La Canadienne, soprano mais aussi cheffe d’orchestre, détaille sa façon d’aborder les rôles du répertoire contemporain, notamment Lulu, personnage à qui elle consacre un album.

Lulu ? C’est elle. Pour Crazy Girl Crazy, son premier CD en tant que cheffe d’orchestre et soprano, la déesse du contemporain Barbara Hannigan a filé la thématique de la folie. Pas celle qui conduit à l’asile, mais celle qui mène au personnage de l’opéra de Berg qu’elle a porté à un point incandescent à la Monnaie en 2012. Tout le monde est fou de Lulu, Hannigan la première, qui a enchâssé la Lulu Suite entre une pièce de Berio et du Gershwin. Avec en bonus un docu de Mathieu Amalric, qui l’avait déjà filmée pour la 3e Scène de l’Opéra de Paris. Rencontre avec la néo-Parisienne, pour qui «Lulu est tout».

Vous dites que vous voulez incorporer Lulu à votre vie…

Je ne me dis pas tous les jours : qu’aurait fait Lulu ? Mais je ne la vois pas non plus comme une femme fatale. C’est avant tout un esprit libre. C’est ce qui rend fous ceux qui l’entourent et qui ne se permettent pas cette liberté. Le personnage se connaît profondément et croit en ses instincts. Ce sont ces sentiments que je veux dans ma vie.

Sur scène, on a le sentiment que vous privilégiez l’inédit…

Comment le dire pour que cela n’ait pas l’air de venir d’une personne folle ? Disons : je suis la même tout le temps. Je n’ai pas de protection particulière sur scène. Et quand je suis face à un orchestre, je ne fais pas assaut d’autorité. Sur scène les personnages sont extrêmes, mais ils sont le prolongement d’êtres humains. Je ne me sens pas jouer une caricature, mais puiser dans des sentiments profonds. Et travailler avec Warlikowski et Mitchell a été comme une explosion pour moi.

Car vous risquiez des choses ?

Oui, mais je me suis aussi mise à leur disposition pour prendre les risques qu’ils voulaient. Surtout avec Krzysztof Warlikowski, le travail qu’on a fait est si dur…

Dans la Voix humaine, vous chutez d’un canapé, c’est voulu (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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