Le Comité européen des droits sociaux épingle le barème Macron

En 2017, Emmanuel Macron avait décidé de plafonner les indemnités aux prud’hommes en cas de licenciement abusif.   - Credit:DENIS CHARLET / AFP
En 2017, Emmanuel Macron avait décidé de plafonner les indemnités aux prud’hommes en cas de licenciement abusif. - Credit:DENIS CHARLET / AFP

Le Comité européen des droits sociaux du Conseil de l'Europe (CEDS) a considéré que la France violait la Charte sociale européenne en plafonnant les indemnités aux prud'hommes en cas de licenciement abusif, dans une décision rendue publique lundi. Saisi par la CGT et la CGT-FO en octobre 2017 et mars 2018, le CEDS estime que « le droit à une indemnité adéquate ou à une autre réparation appropriée au sens de l'article 24.b de la Charte n'est pas garanti » par les ordonnances Travail adoptées en 2017.

Ce passage de la Charte définit notamment « le droit des travailleurs licenciés sans motif valable à une indemnité adéquate ou à une autre réparation appropriée », avec « un droit de recours contre cette mesure devant un organe impartial ».

Une mesure très contestée

Le Comité, qui a pris sa décision à l'unanimité de ses quinze membres, considère encore que « les plafonds prévus (...) ne sont pas suffisamment élevés pour réparer le préjudice subi par la victime et dissuasifs pour l'employeur ». Le CEDS avait déjà condamné en 2016 la Finlande pour un plafond similaire d'indemnités fixé à 24 mois. Le « barème Macron », mesure emblématique et très contestée du début du précédent quinquennat, est entré en vigueur en septembre 2017 par voie d'ordonnance, malgré la vive opposition des syndicats. Il a supprimé le plancher de six mois minimum d'indemnité pour les salariés ayant au moins deux ans d'ancienneté, et plafonné entre un et vingt mois de salaire brut, en fonction [...] Lire la suite