Barça, Real, Bucarest, Dortmund... les grands matches retours européens du PSG au Parc des Princes

C’est une année presque parfaite pour le PSG. En 1995, les hommes de Luis Fernandez stagnent en championnat avec une troisième place jusqu’en fin de saison. Mais ils se rattrapent avec une Coupe de la Ligue et une Coupe de France. En Ligue des Champions, le parcours du club parisien est irréprochable: 6 victoires en autant de matches en phase de poules. Mais en quart de finale se présente le FC Barcelone, lui aussi en difficulté en Liga (4e). Au Camp Nou, Paris parvient à obtenir un nul (1-1) suite à une prestation plutôt convaincante. Tout va se jouer dans un Parc des Princes incandescent où le PSG va d’abord toucher les montants à quatre reprises. Menés au score, Raï et Vincent Guérin viennent sauver le club parisien qui se qualifie pour la 3e fois d’affilée pour une demi-finale de Coupe d’Europe.

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"Ce sont des émotions incroyables. Surtout quand ça part dans le bon sens. J’ai d’abord souvenir de la qualification contre Barcelone. Ce match retour où on renverse la situation avec un scénario dingue… Là on a le Parc des Princes qui a explosé. Il a vraiment tremblé ce soir-là", se souvient Guérin.

Et si l’histoire se répétait? Dernière remontée marquante au Parc des Princes: celle de ce soir de mars 2020 qui s’achèvera par une célébration des joueurs parisiens dans les coursives de la tribune Auteuil. Le tout face au parvis du stade Jean-Bouin, plein à craquer avec des fumigènes rouges brandis par une foule en délire. Des scènes de joie difficilement imaginables après un match aller totalement raté au Signal Iduna Park (défaite 2-1). Lors du premier acte de ce huitième de finale de Ligue des champions, les hommes de Thomas Tuchel sont inoffensifs et menés à l’heure de jeu sur une réalisation d’Erling Haaland. Six minutes plus tard, Neymar répond au géant allemand qui vient finalement offrir un précieux succès à son équipe en toute fin de rencontre. Paris est touché mais pas coulé avant le match retour.

"Il y avait un état d'esprit incroyable. Il y avait pas mal de joueurs qui avaient été blessés durant la saison, dont moi. Donc, il y avait beaucoup de joueurs en mission", se souvient Abdou Diallo. Dans un Parc des Princes à huis clos pour cause de COVID, le PSG se qualifie finalement sans trembler. Neymar et Juan Bernat ont fait la différence en première en mi-temps. "Une soirée presque parfaite? Non, c’est parfait. Toute l’ambiance qu’il y a eu avant le match. On a eu un bon mental sur le terrain, on est restés costauds, on marque les deux buts qu’il fallait, on n’a pas encaissé de but. C’était franchement très bien, il faut qu’on garde ça pour la suite. Je pense qu’il faut qu’on garde cette bonne mentalité et ces valeurs. Tout le temps où on était dos au mur on a montré qu’on avait des valeurs, de la personnalité pour surmonter ça", expliquait Marquinhos ce soir-là au micro de RMC Sport.

C'est sans aucun doute, le match retour au Parc des Princes de référence. Au moment de l'entrée de 22 acteurs sur la pelouse, le message du virage Auteuil est clair: "vaincre pour nous". Pour ce quart de finale retour de Coupe de l'UEFA (ancien nom de la Ligue Europa), le Paris Saint-Germain se trouve en position défavorable. Lors de la première opposition au stade Santiago Bernabeu, le club espagnol n'a fait qu'une bouchée de l'équipe parisienne en l'emportant (3-1). Une nouvelle fois, le public parisien répond présent dans un stade qui affiche complet. Dès la 33e minute, Georges Weah entretient l’espoir en reprenant de la tête un corner de Valdo. A 10 minutes de la fin du match, David Ginola vient doubler la mise. Paris n’a plus que quelques minutes pour marquer un nouveau but synonyme de qualification. Ce que fera Valdo (89e) avant qu'Ivan Zamorano ne douche la furie du Parc des Princes en marquant pour (le pensait-il) arracher la prolongation.

Mais, au bout de la nuit, Antoine "Casque d'or" Kombouaré avait finalement offert la qualification au PSG d'un coup de tête magique à la 96e minute (4-1). "Le match est fou, fou, fou. Un match extraordinaire à jouer. On savoure d’autant plus cette victoire qu’elle a été difficile, on est vraiment allé la chercher. On mène 3-0, on se fait remonter 3-1. Là, je crois avoir sorti toute une série d’injures invraisemblables", déclare Paul Le Guen au micro du diffuseur.

"Formidables", titrait le lendemain de ce match historique France Football. Il faut dire que le scénario de la veille à de quoi impressionner. Après une défaite 3-0 sur tapis vert au match aller, les joueurs parisiens doivent s’imposer par au moins quatre buts d’écart en tour préliminaire de la Ligue des champions. Mais le Parc des Princes est prêt pour cette mission: 43.000 supporters poussent et cela paye. Dès la deuxième minute de jeu, Raï obtient un penalty qu’il transforme. Avant la mi-temps, il double la mise avant d’être imité par Marco Simone et Florian Maurice. "Je dirais que c'est un des plus gros souvenirs que moi j'ai pu connaître avec le Paris Saint-Germain. Alors effectivement, ce n’était pas une demie ou une finale de Coupe de Coupe d'Europe, mais c'est vrai que le dénouement, la situation, le contexte, l'avant-match, la dramaturgie, je dirais de ce match a fait qu’à la fin, on était ivre de bonheur, de joie", se souvient Jimmy Algérino titulaire ce soir-là.

Peu avant l’heure de jeu, Raï vient porter à cinq le compteur buts du Paris Saint-Germain. Les cadres du groupe auront répondu présent jusqu’au bout de ce choc. "Moi j'ai joué le match que je devais jouer avec toutes les qualités que j'avais, j'ai suivi quand même des tauliers quoi. Et les tauliers, à l'époque, c'était Rai, c'était Le Guen, c'était Roche, c'était Marco Simone. Même si aujourd'hui Paris est un collectif, ça c'est vrai, sur un match comme ça, si les tauliers ne sont pas à un niveau d'exception, ça peut devenir compliqué pour faire un exploit", conclut Algerino.

C’est un soir où le Parc des Princes s’est enflammé. "La folie a rendu cette soirée possible. Il y a peu d'équipes française qui ont gagné largement un match comme ça. Ceux qui l'ont vécu au Parc des Princes sont obligés de s'en souvenir", se rappelle le consultant RMC Jérôme Rothen. Avant d’affronter Twente en Coupe de l’UEFA, Paris sait qu’il doit faire mieux que Santander qui affronte au même moment Manchester City. Les Espagnols l’emportent 3-1, sans véritablement trembler. Mais le club de la capitale va faire encore plus fort.

"On n'a pas abordé ce match là en se disant il faut mettre un but de plus. On avait entamé cette rencontre pour être bons. Avec le scénario, cela s'est accéléré en deuxième mi-temps. Le public nous poussait à faire un exploit", poursuit Rothen. Péguy Luyindula, Stéphane Sessègnon puis Mateja Kezman permettent à Paris de mener 3-0. Mais il reste six minutes pour marquer un quatrième but pour permettre à Paris de se qualifier. Dans une ambiance indescriptible, Luyindula part seul dans l’axe et trompe le portier adverse d’une feinte de frappe avant de marquer dans le but vite. "C’est une folle soirée, un grand match d’un groupe super. D’ailleurs, voir les mecs assis sur le banc faire 90 mètres pour nous sauter dans les bras, c’est génial. Enfin bon, les remplaçants se sont quand même trompés en m’annonçant que Santander gagnait 4-0 alors qu’il y avait 3-1", raconte Sylvain Armand dans la foulée du match.

Article original publié sur RMC Sport