Barça-PSG: pourquoi le Stade Olympique de Montjuïc peut être un atout pour Paris

L’image avait inquiété le 20 août dernier. Alors que le FC Barcelone recevait Cadix dans le stade Olympique Lluís-Companys, des sièges étaient vides, par milliers. Affluence officielle : 39.603, sur les presque 50.000 places disponibles. De quoi interloquer les supporteurs, les observateurs, les médias locaux, voire inquiéter le club. Dans cette enceinte bâtie en 1929 puis rénovée dans les années 1980, le FC Barcelone allait-il évoluer loin de la ferveur que l’on connaît au mythique Camp Nou ? "Nous aurons besoin de soutien dans ce stade", lançait l’entraîneur Xavi en début de saison. Les vestiaires, les salles de récupération ou l’espace presse ont beau avoir été refaits, les lieux n’emballent alors personne. Depuis les choses se sont améliorées, les fans du Barça remplissent mieux les travées mais l’adaptation à ce stade temporaire a été difficile et le soutien des supporteurs constitue bien moins un atout pour le Barça.

>> En direct : toutes les infos sur Barça-PSG

La piste d’athlétisme éloigne les tribunes

Déjà car sa configuration n’en fait rien d’une enceinte chaude. Le stade compte donc environ 50.000 places, soit la moitié de la capacité du Camp Nou. Surtout, la piste d’athlétisme autour de la pelouse -recouverte pour les matchs du Barça- éloigne drastiquement les tribunes du rectangle vert. "Il n’a pas été pensé pour le football, c’est avant tout un stade multisport, notamment d’athlétisme. Il avait été construit dans l’objectif d’accueillir les JO 1936 (finalement attribués à Berlin), rappelle Joan Manuel Surroca, co-auteur d’un livre sur cette enceinte. Il a une histoire très riche et il était très dégradé jusqu’à la candidature pour les Jeux de 1992. Mais il a aussi accueilli des matchs de rugby, de baseball, des événements de moto… Dans l’ambiance, la situation des gradins, il n’y a rien à voir avec le Camp Nou."

Certaines rencontres de football s’y sont quand même déroulées, comme des finales de Coupe. Et surtout, l’Espanyol Barcelone y a disputé ses matchs à domicile de 1997 à 2009 en attendant la construction de son nouveau cocon. Mais celui qu’on appelle parfois le "stade du Montjuïc" a aussi vu des combats de boxe, de la gymnastique, même des cérémonies politiques et religieuses. Quand il n’y a pas d’événements, soit la majorité du temps, l’enceinte olympique sert à tourner des spots publicitaires ou accueille les visites des nombreux touristes. "Aujourd’hui, il n’a pas de programme sportif établi", appuie Joan Manuel Surroca.

Boudé par les socios

Le manque d’élan s’est d’ailleurs très vite senti puisque sur les 27.000 abonnements que le club catalan pensait réserver aux socios, seul 17.000 ont trouvé preneur. Une claque. "Le Camp Nou c’est un palace ! Là l’acoustique est vraiment mauvaise, ça crée moins de pression. Et le stade olympique est vieux…" , regrette Aleix, un supporter. "Malheureusement, d’habitude, le stade est aussi rempli de touristes. Et aller au Montjuïc ne les intéresse pas, ajoute Carles, fan lui aussi. J’ai plein d’ami socios qui n’y vont pas. Ils doivent se signaler auprès du club pour aller au match, puis on leur réserve un siège, pas toujours le même… C’est compliqué. Donc l’ambiance est vraiment moins bonne et en hiver il y fait beaucoup plus froid !". Les prix pratiqués sont aussi dénoncés par les supporters. Et l’accès à la colline n’est pas facile car même s’il y a des navettes et quelques parkings, certains doivent monter à pied la petite montagne catalane, qui est en plus excentrée du cœur de la ville.

Reste que le cadre est superbe avec la très grande place devant le stade, qui jouxte l’ancienne piscine olympique et le Palau Sant Jordi, salle de sport et de concert. Et pour les grandes soirées, l’atmosphère est tout de même brulante. "Le jour du match contre Naples, il y avait une grande ambiance, même si c’est différent. L’adaptation a été dure mais ils ont réussi à le faire", lance Sergi Solé, rédacteur en chef au quotidien pro-Barça Mundo Deportivo. En Catalogne, tout le monde a hâte de retrouver le Camp Nou, actuellement en rénovation jusqu’en 2026 pour devenir une enceinte ultramoderne et confortable, qui sera couverte et pourra compter jusqu’à 105.000 spectateurs. Coût annoncé : 1,45 milliard d’euros. Le retour du Barça et de ses fans -du moins une partie en fonction de l’avancée du chantier- est espéré pour la fin de l’année. En attendant, les Catalans veulent écrire un nouveau chapitre de leur histoire cette saison au Stade Olympique Lluís-Companys. Et cette histoire passe par le Paris Saint-Germain.

Article original publié sur RMC Sport