Les banquets diplomatiques français se transforment en cure d’amaigrissement

Connus pour leur art de la table, les Français auraient-ils perdu l’appétit ? Lors de la visite du souverain britannique Charles III en France en septembre dernier, Emmanuel Macron a organisé un fastueux banquet royal au château de Versailles. “Certains commentateurs ont qualifié ce repas en quatre temps de somptueux, mais c’est tout à fait discutable. Par rapport aux festins d’antan, il était même carrément frugal”, estime The Times.

Le journal britannique fait la comparaison avec la réception de George V, arrière-grand-père de l’actuel roi, en 1913. À cette occasion, le président français Raymond Poincaré “avait fait servir douze plats, dont une truite, de l’agneau, du foie gras, de la poularde de la Bresse truffée à la broche et du jambon glacé au marsala”.

Et, en 1904, pour célébrer la signature de l’Entente cordiale entre la France et l’Angleterre, son prédécesseur Édouard VII avait même eu droit à un menu à dix-huit plats ! Mais cent ans plus tard, pour fêter l’anniversaire de cette alliance, Jacques Chirac, pourtant connu pour son appétit sans limites, n’en a offert que cinq à Élisabeth II.

“Tout le monde est pressé”

Comment expliquer le déclin de cette tradition française – en tout cas en termes de plats servis ? “Il y a cent ans, ils n’avaient rien d’autre à faire que manger, alors ils prenaient tout leur temps. […] Ils réservaient quatre ou cinq heures pour le repas”, explique le chef lyonnais Christophe Marguin au Times. “À l’heure du smartphone, de l’ordinateur et du jet privé, tout le monde est pressé”, poursuit celui qui possède une collection de 4 000 menus de dîners officiels et autres réceptions.

Pourtant, la France est réputée depuis des siècles pour sa gastronomie. Pour ses dirigeants, les banquets d’État ont toujours été un outil incontournable de la diplomatie française.

Toutefois, “les avis divergent quant aux mérites du banquet de cinq heures de naguère, prévient The Times. C’était une occasion unique pour les grands dirigeants de se découvrir des affinités, estiment certains spécialistes. Pour d’autres, l’indigestion risquait au contraire de gâcher l’ambiance.”

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