La bande de Gaza : carte, population, blocus… Nos explications en vidéo avant la riposte d’Israël

PROCHE ORIENT - L’ordre a été donné dans la nuit de ce vendredi 13 octobre. L’armée israélienne a exigé l’évacuation du nord de la bande de Gaza, six jours après l’attaque du Hamas menée depuis cette même zone sur le sol de l’État hébreu. Israël laisse 24 heures à environ un million d’habitants pour quitter leurs habitations du nord de la bande et fuir -non pas à l’extérieur- mais dans le sud de ce tout petit territoire.

Alors que le « siège complet » déclenché il y a quelques jours par Tsahal (ni eau ni électricité) et les très nombreux bombardements de l’enclave (voir la carte du journal Le Monde ci-dessous) laissent déjà craindre une situation compliquée pour les Gazaouis, l’Onu dit craindre désormais « des conséquences humanitaires dévastatrices ».

Voici quelques informations clés pour mieux comprendre les enjeux que concentre ce territoire au centre du conflit israélo-palestinien.

Où se situe la bande de Gaza ?

La bande de Gaza est un territoire palestinien du Proche-Orient. Cette bande de terre de 41 km s’étend le long de la mer Méditerranée et possède deux États frontaliers : Israël à l’Est et au Nord, et l’Égypte au Sud, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de cet article.

Son nom vient donc de sa forme, une bande large de 6 à 12 kilomètres, et de sa ville principale, Gaza, située au nord et qui compte 700 000 habitants. L’ordre d’évacuation de l’armée israélienne laisse entendre qu’une action massive pourrait y être menée.

La bande de Gaza est le territoire où va se concentrer la riposte d’Israël après l’attaque du Hamas menée depuis cette même zone.
Journal « Le Monde » La bande de Gaza est le territoire où va se concentrer la riposte d’Israël après l’attaque du Hamas menée depuis cette même zone.

On dit que la bande de Gaza est enclavée en raison de sa situation par rapport à ses deux voisins. En effet les Gazaouis ne peuvent quitter le territoire que par trois points de passages très réglementés : deux avec Israël, Erez au nord et Kerem Shalom au sud, et un avec l’Égypte, le poste-frontière de Rafah, une ouverture qui sert souvent de soupape de sécurité. Des tunnels clandestins ont également été creusés par le passé.

Qui sont ses habitants ?

La bande de Gaza est l’une des zones les plus densément peuplées au monde. Pas moins de 2,3 millions de personnes vivent sur ce territoire de 360 kilomètres carrés, soit l’équivalent de la population de Paris intra-muros.

La population de la bande de Gaza fait partie de la communauté palestinienne mondiale. Un tiers d’entre eux ont des racines à l’intérieur même de la région, les deux tiers restants sont des réfugiés de la guerre israélo-arabe de 1948 et leurs descendants. Depuis le plan de désengagement d’Israël en 2005, les colons israéliens se sont retirés de la bande de Gaza.

Les Gazaouis sont très jeunes : près de la moitié de la population a moins de 18 ans. Il s’agit également d’une région avec un très fort taux de pauvreté, 53 % selon la banque mondiale, qui s’accompagne d’un fort taux de chômage. Seulement 18 000 Gazaouites ont un permis de travail en Israël.

Pourquoi cette région est-elle qualifiée de « prison à ciel ouvert » ?

Les habitants de la bande de Gaza vivent depuis 16 ans sous un blocus mené par Israël et l’Égypte, avec le soutien des États-Unis. Il a été mis en place en 2007, lorsque le Hamas, un mouvement islamiste né dans les années 80, a pris le pouvoir dans la bande de Gaza. Cette organisation est qualifiée de terroriste par l’Union européenne

Depuis la prise de pouvoir du Hamas, Israël contrôle la circulation des personnes aux frontières de la bande de Gaza et limite l’importation de nourriture, de carburant, d’électricité et de matériaux de construction. C’est pour cela que les experts qualifient souvent cette zone de « prison à ciel ouvert ». Selon l’ONU, environ 80 % de la population de Gaza dépend de l’aide internationale, et environ un million de personnes dépendent de l’aide alimentaire quotidienne.

Ce blocus concerne aussi l’espace aérien et maritime de la bande de Gaza. L’ONU le juge illégal du point de vue du droit international. Ce mardi 10 octobre, elle a fermement réitéré cette position concernant le siège total de l’enclave palestinienne, et a également condamné les « attaques abominables » du Hamas et sa prise d’otages israéliens.

À voir également sur Le HuffPost :

Attaques du Hamas en Israël : 8 Français tués et 20 disparus, selon le Quai d’Orsay

Attaques du Hamas contre Israël : au kibboutz de Kfar Aza, découverte d’un charnier de civils