Bande de Gaza : au cœur d'un largage d'aide humanitaire français au-dessus d'une ville en ruines

DOCUMENT BFMTV. Depuis quelques semaines, les appareils de l'armée française larguent de manière quasi-quotidienne de l'aide humanitaire au-dessus de l'enclave palestinienne. En 26 rotations, 7 tonnes de nourriture et de produits de première nécessité ont été distribuées.

Six mois après les attaques du 7 octobre 2023, la pression se fait plus forte que jamais envers Benjamin Netanyahu. Ce mercredi 10 avril, c'est Joe Biden, le président américain pourtant soutient de premier choix de l'État hébreu, qui a émis l'une de ses plus fortes critiques de la stratégie militaire à Gaza, qualifiant "d'erreur" l'action du Premier ministre israélien.

Car dans la bande de Gaza, la situation humanitaire se dégrade jour après jour. Alors que des centaines de milliers de réfugiés tentent de trouver refuge dans le Nord de l'enclave palestinienne réduite en grande partie à un champ de ruines, Israël prépare une nouvelle offensive contre la ville de Rafah.

Afin de venir en aide à la population locale, 110 tonnes d'aide humanitaire ont déjà été larguées sur la bande de Gaza, dont 7 rien que par l'armée française. Ce mardi, BFMTV a pu embarquer à bord d'un des avions français, un C130-J, en charge de l'un de ces largages.

Rotations quasi-quotidiennes

Avant le décollage depuis une base jordanienne, l'adjudant Franck, premier régiment du train parachutiste, fait le point sur la composition des vivres embarqués ce jour-là.

Une heure après avoir quitté le tarmac jordanien, l'appareil de l'armée française aborde la bande de Gaza par sa partie sud, en ruines, dévastée sur des kilomètres par les bombardements de l'armée israélienne. C'est dans le nord de l'enclave, qui accueille le plus de réfugiés, que les vivres sont finalement largués. Aucun point précis n'est donné à la population locale afin d'éviter les émeutes, parfois meurtrières.

La phase de largage se déroule rapidement. La rampe de l'avion s'ouvre en quelques secondes seulement. Puis, quelques instants plus tard, toute la cargaison est parachutée.

"Il y a toujours des craintes qu’il se passe quoi que ce soit pendant la phase de largage. Là, tout s’est bien déroulé. Il y a la satisfaction de savoir que ce qui a été livré va être utilisé dans la foulée par la population au sol", reprend l'adjudant Franck, satisfait du 26e largage d'aide humanitaire de l'armée française à Gaza.

Depuis quelques semaines, les rotations des avions français sont quasi quotidiennes, six jours sur sept, au-dessus de l’enclave. Dès ce mercredi, c'est un avion A400M qui sera chargé de survoler la bande de Gaza.

Négociations

Alors que les opérations israéliennes se poursuivent, au Caire, les pays médiateurs - Qatar, Egypte, États-Unis - ont mis sur la table dimanche une nouvelle proposition en trois étapes.

L'une d'entre elles prévoit une trêve de six semaines, la libération de 42 otages retenus à Gaza en échange de 800 à 900 Palestiniens incarcérés par Israël, l'entrée de 400 à 500 camions d'aide alimentaire par jour et le retour chez eux des habitants du nord de la bande de Gaza déplacés par la guerre, selon une source au sein du Hamas.

Le Hamas a dit "étudier la proposition" avant de transmettre sa réponse aux médiateurs, ajoutant qu'Israël "n'avait répondu à aucune" de ses demandes. La Maison Blanche a jugé mardi ces déclarations "pas très encourageantes".

Article original publié sur BFMTV.com