Banc des Esquerquis : exploration sous-marine hors-normes dans l’une des zones les plus dangereuses de Méditerranée

L’UNESCO a organisé une expédition au banc des Esquerquis (aussi appelé Skerki) qui s’est achevée il y a quelques jours. Coordination, site, épaves (re)découvertes et moyens : la mission menée entre l'Italie et la Tunisie sort de l’ordinaire.

Les archéologues subaquatiques missionnés par l’UNESCO durant ces deux dernières semaines rentrent d’un voyage dans le temps. Entre l'Italie et la Tunisie, le banc des Esquerquis n’a pas été surnommé "cimetière des épaves" par hasard. Depuis l’Antiquité, jusqu'à l'époque contemporaine, une multitude de bateaux s'y sont échoués. Et pour cause, des rochers affleurent à 30 cm de la surface. A cheval entre le plateau continental italien et tunisien, cette zone est également brassée par de forts courants. Une association qui a rendu l’expédition parfois délicate.

Un projet international de grande ampleur

Alphred Merlin, bateau de la Drassm Crédit : M. Pradinaud
Alphred Merlin, bateau de la Drassm Crédit : M. Pradinaud

Crédit : M. Pradinaud

A bord de l’, baptisé en l'honneur d'un historien du XIXème siècle, une vingtaine d’archéologues subaquatiques s’activent sur le pont. Ils s’apprêtent à mettre à l’eau Arthur. Pas l’un des leurs, non, mais un ROV (Remotely Operated underwater Vehicle), une sorte de drone sous-marin conçu spécialement pour l'archéologie et capable d'atteindre 2500 mètres de profondeur. En effet, aucun d’entre eux n’enfilera de combinaison ni ne s’équipera de bouteille d’oxygène. "C’était un peu frustrant pour nous puisque nous étions tous plongeurs", confie Alison Faynot, archéologue subaquatique, à Sciences et Avenir, "mais le cadre légal pour plonger est compliqué en France et c’était difficile de s’adapter avec 7 autres nationalités sur le bateau, donc nous avons décidé dès le départ que seuls les deux robots Arthur et Hilarion plongeraient".

C’est la deuxième particularité de cette exploration, après l'utilisation de drones : Algérie, Croatie, Égypte, Espagne, France, Italie, Maroc et Tunisie ont travaillé ensemble sur ce projet visant à protéger un patrimoine culturel commun. C'est la première fois qu'une coopération internationale de cette ampleur voit le jour en archéologie sous-marine. La convention de l'UNESCO pour la protection du patrimoine culturel subaquatique prévoit la mise en place d'une telle collaboration mais n'avait encore jamais été appliquée.

Lancement du robot Arthur, du Drassm (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines) Crédit : Manuel ANO - Prodaqua
Lancement du robot Arthur, du Drassm (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines) Crédit : Manuel ANO - Prodaqua

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