#BalanceTonYoutubeur : InThePanda au centre d’une enquête de Numerama

Dans la lignée des enquêtes de « Libération » sur Norman Thavaud et de « Médiapart » sur Léo Grasset, le média en ligne « Numerama » relaie des témoignages accusant Victor Bonnefoy de « viol » et « d’agression sexuelle ».

ENQUÊTE - Une nouvelle affaire #BalanceTonYoutubeur. Le média en ligne Numerama publie ce vendredi 16 décembre une enquête dans laquelle une vingtaine de personnes, victimes présumées ou témoins, accusent le Youtubeur français InThePanda - Victor Bonnefoy à l’état civil - de faits caractérisés par la loi de « corruption de mineur », « agression sexuelle » et « viol ». Ce que le concerné a démenti par la voix de son avocat.

InThePanda, youtubeur spécialisé dans le cinéma suivi par quelque 300.000 abonnés sur le réseau social et auteur du podcast Pardon le cinéma, est la cible de nombreux témoignages et accusations sur Twitter depuis 2016. Mais c’est la première fois qu’une enquête d’ampleur réunit autant de sources. Dans l’article, Numerama relaie les propos de plusieurs victimes présumées, qui témoignent de faits récents datant de septembre 2022. « On rentre dans ma chambre, et au bout de 2 minutes, il me saute dessus. Il m’embrasse, et même si je dis non, il essaie de me convaincre de coucher avec lui de manière très lourde », raconte ainsi l’une d’elles.

D’autres récits concernent des faits plus anciens datant de 2014 et décrivent les « demandes de photos dénudées » insistantes qu’InThePanda aurait envoyées. Parmi les victimes présumées, certaines étaient alors mineures.

InThePanda « conteste fermement »

« Ces entretiens peignent tous le même portrait », décrit la journaliste autrice de l’enquête, « celui d’un youtubeur influent, ayant une forte emprise sur sa communauté de fans et sur ses proches ; d’une personnalité consciente de sa notoriété, qui aurait profité de son statut pour obtenir des photos dénudées de ses abonnées et qui aurait abusé de certaines de ses partenaires sexuelles. »

Présumé innocent, Victor Bonnefoy a refusé de répondre aux questions de Numerama, préférant laisser une parole succincte à son avocate : « En réponse à vos questions, celui-ci conteste fermement avoir commis la moindre infraction à caractère sexuel, que ce soit à l’encontre de majeur-e-s ou de mineur-e-s ». Aucune plainte contre Victor Bonnefoy n’a pour l’instant été déposée, précise Numerama.

Au début du mois de novembre, alors qu’une série de témoignages similaires avait émergé sur le réseau social Twitter, le site Sens Critique pour lequel InThePanda réalisait ponctuellement des vidéos prenait la décision d’arrêter de travailler avec lui. « Suite à la multiplication ces derniers jours de témoignages l’incriminant sur Twitter, nous avons décidé de cesser notre collaboration avec ce dernier », indiquait un bref communiqué. Le même jour, le cinéma Le Club de l’Étoile annonçait l’annulation d’un festival co-organisé avec Victor Bonnefoy.

InThePanda, de moins en moins actif ces derniers mois sur Twitter comme sur Youtube, était sorti du silence le 7 novembre dans une courte story Instagram. « Pardonnez ma prise de parole tardive mais je me devais d’attendre qu’un huissier constate les propos me visant depuis plusieurs jours », écrivait-il. « Comme déjà dit, je m’insurge contre la propagation de rumeurs à mon encontre », évoquant des « procédures judiciaires », l’une qu’il aurait « initiée et qui est en cours », et d’une autre qu’il disait « s’apprêter à lancer ».

Norman Thavaud et Léo Grasset visés par des enquêtes

En 2018, le youtubeur français numéro un, Squeezie (17,6 millions d’abonnés) avait dénoncé sur Twitter « les YouTubers (y compris ceux qui crient sur tous les toits qu’ils sont féministes) qui profitent de la vulnérabilité psychologique de jeunes abonnées pour obtenir des rapports sexuels ».

Son tweet avait été énormément rediffusé dans le cadre du mouvement #BalanceTonYoutubeur. Certains témoignages avaient déjà à l’époque visé InThePanda, mais aussi Norman Thavaud.

Norman, troisième youtubeur français en nombre d’abonnés, a été placé en garde à vue le 5 décembre dans le cadre d’une enquête préliminaire confiée à la Brigade de protection des mineurs (BPM), ouverte en janvier 2022. Il en est ressorti libre le lendemain soir, sans poursuite à ce stade. Six jeunes femmes ont porté plainte contre le youtubeur. Une septième plainte a par ailleurs été transmise au parquet, et est en cours d’analyse, a indiqué le ministère public.

Un autre youtubeur, Léo Grasset, spécialiste de la vulgarisation scientifique, est visé par deux enquêtes préliminaires ouvertes en 2022 à Paris et à Lyon, concernant des accusations de viol et de harcèlement sexuel.

VIDÉO - Accusations contre Norman Thavaud: six jeunes filles témoignent dans une vidéo publiée par le vidéaste "Le Roi des Rats"

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