Baisse en vue à Wall Street face à la pandémie, l'Europe tient bon

LES BOURSES EUROPÉENNES PROGRESSENT

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en léger repli vendredi, l'augmentation continue des cas d'infection par le coronavirus et l'imminence de la saison des résultats, qui s'annonce catastrophique, limitant la prise de risque même si les Bourses européennes progressent après des indicateurs meilleurs qu'attendu.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en baisse d'environ 0,2% pour le Nasdaq, de 0,3% pour le S&P-500 et de 0,4% pour le Dow Jones.

À Paris, après des débuts dans le rouge, le CAC 40 gagne 0,48% à 4.944,58 vers 11h00 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,51% et à Londres, le FTSE s'adjuge 0,55%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 monte de 0,45%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,51% et le Stoxx 600 progresse de 0,5% après avoir reculé d'autant en début de séance.

L'inversion de tendance en Europe s'explique en partie par les chiffres meilleurs que prévu de la production industrielle en mai en France (+19,6%) et surtout en Italie (+42,1%).

Aux Etats-Unis, plus de 60.500 nouveaux cas de contamination par le coronavirus ont été enregistrés jeudi selon un comptage de Reuters, un nouveau record quotidien, et les appels aux Américains à prendre des précautions pour éviter de propager le Covid-19 se multiplient.

D'autres villes qui semblaient avoir maîtrisé la maladie, comme Hong Kong ou Melbourne, ont également subi un retour de flamme ces derniers jours, contraignant les autorités locales à réimposer certaines mesures pour endiguer la propagation du virus.

"La forte hausse des cas confirmés de coronavirus suscite des inquiétudes croissantes quant au retour de mesures de confinement plus importants. Bien qu'elles puissent ralentir efficacement le virus, leur coût économique est très élevé", ont écrit les économistes de Goldman Sachs dans une note.

Les investisseurs se tournent par ailleurs vers la saison des résultats du deuxième trimestre qui commencera véritablement la semaine prochaine avec les grandes banques américaines et devrait être la plus mauvaise depuis la crise financière de 2008, aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe.

Les bénéfices des sociétés du S&P-500 devraient avoir chuté de 44,1% au deuxième trimestre et ceux du Stoxx 600 de 53,9%, selon les données Refinitiv IBES.

VALEURS EN EUROPE

Excepté le secteur de la grande consommation (-0,07%), tous les compartiments de la cote européenne sont en hausse. Les indices Stoxx de l'industrie chimique, de la technologie et de l'automobile gagnent entre 0,98% et 1,07%.

A Paris, STMicroelectronics grimpe en tête du CAC 40 avec un gain de 5,35%, loin devant Air Liquide (+1,89%) et Airbus (+1,77%).

A l'inverse, TechnipFMC perd 2,34%.

Plus forte progression du Stoxx 600, le brasseur danois Carlsberg gagne 5,28% après avoir dit attendre une baisse moins marquée que prévu de son bénéfice d'exploitation du premier semestre grâce au rebond du marché chinois.

TAUX

Les rendements obligataires reculent avec les incertitudes sanitaires et le repli qui se profile à Wall Street: celui du Bund allemand à dix ans cède deux point de base à -0,482% et son équivalent américain confirme son retour sous 0,6%, au plus bas depuis la mi-mai.

Le rendement à dix ans italien se stabilise après être remonté à 1,321%, dans l'attente de la décision de Fitch sur la note souveraine de Rome en fin de journée. L'écart avec le Bund dépasse de nouveau 175 points, au plus haut depuis une semaine et demie.

CHANGES

Peu de changement du coté des changes où le dollar est stable contre un panier d'autres devises de référence. L'euro est également inchangé, à 1,1290 dollar.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont en net recul et s'acheminent vers une baisse sur la semaine, à cause de l'augmentation des stocks de brut aux Etats-Unis et de l'évolution préoccupante de l'épidémie, qui risque de peser sur la demande.

Le Brent perd 1,75% à 41,61 dollars le baril et le brut léger américain abandonne 2,04% à 38,81 dollars.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu en hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour cette année tout en mettant en garde contre l'incertitude causée par la propagation de l'épidémie de coronavirus.

(Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)