Baignade dans la Seine aux JO: la station de dépollution des eaux de pluie inaugurée à Champigny mardi

Le gouvernement et les collectivités impliquées inaugureront mardi la station de dépollution des eaux pluviales (SDEP) à Champigny-sur-Marne, ouvrage clé du plan baignade qui doit permettre la bonne tenue des épreuves olympiques dans la Seine, avant l'ouverture de sites au grand public dès 2025.

Dans cette commune du Val-de-Marne, au sud-est de Paris, cette station retiendra et nettoiera jusqu'à 700 litres par seconde d'eaux pluviales du secteur, chargées des déchets et bactéries qu'elles emportent dans leur ruissellement, avant de les rejeter dans la Marne.

Plusieurs épreuves des Jeux olympiques dans la Seine

Le principal affluent de la Seine se jette quelques kilomètres plus loin dans ce fleuve star des JO, qui doit accueillir la cérémonie d'ouverture le 26 juillet, puis des épreuves de natation marathon et de triathlon.

Ces dernières donnent des sueurs froides aux organisateurs, la propreté du fleuve dépendant fortement de la météo: en cas de gros épisode orageux dans les jours précédents, qui entraînerait une évacuation dans le fleuve du mélange d'eaux pluviales et usées, elles pourraient être décalées voire annulées.

Pour limiter ces aléas, État et collectivités ont investi 1,4 milliard d'euros depuis 2016 dans un "plan baignade" qui vise, in fine, à permettre au public à se baigner dans la Seine et la Marne, sur une trentaine de sites.

Avec le bassin d'Austerlitz, construit à Paris et inauguré début mai, la station de Champigny, débutée à l'automne 2020 et qui a coûté plus de 53 millions d'euros, fait figure d'ouvrage majeur.

Stocker et nettoyer les eaux de pluie

Alimentée par deux prises d'eau, elle est plus petite (8.000 m3 au lieu de 50.000 m3) qu'Austerlitz, mais présente une double fonctionnalité.

En sous-sol, deux lobes d'une profondeur allant jusqu'à 20 m et d'un diamètre de 35 m reçoivent les eaux de pluie pour respectivement les stocker puis les nettoyer, en trois étapes. D'abord, des dégrilleurs pour séparer les déchets. Puis, des lames de décantation pour séparer l'eau des sables et boues.

Enfin, la principale innovation technologique du site consiste en une centaine de lampes ultra-violet pour obtenir une eau "saine à 99,9%, sans bactéries", dit Olivier Capitanio, le président du département qui a la main sur la station.

L'eau est ensuite renvoyée dans la Marne 500 mètres plus loin, là où doit être aménagé un des sites de baignade. Il existait déjà au XXe siècle, avant l'interdiction en 1970 de la baignade en Marne.

Depuis, "on tournait le dos à la rivière, considérée comme polluée", retrace Olivier Capitanio, convaincu de l'intérêt de la "reconquête" enclenchée: "une rivière sur un territoire, c'est un atout précieux, en termes de qualité de vie, biodiversité, attractivité".

Article original publié sur RMC Sport