La baignade d’Anne Hidalgo dans la Seine « probablement reportée » au dimanche 30 juin

Alors qu’un film Netflix envisage un massacre de squale dans la Seine lors d’une épreuve de triathlon, la Ville de Paris a fourni des explications bien plus rationnelles.

JO PARIS 2024 - Pour le « plouf » dans la Seine, il faudra visiblement patienter quelques jours de plus. Dans sa volonté de rendre la Seine accessible à la baignade dès cet été pour les Jeux olympiques de Paris 2024, la maire de la capitale Anne Hidalgo avait prévu de sauter dans l’eau du fleuve dimanche 23 juin. Une date qui risque d’être difficile à tenir pour la maire de Paris.

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L’AFP indique ce vendredi 7 juin que la Ville de Paris envisage un léger report de cette baignade. En cause ? « Des fortes pluies » durant le mois de mai et un « débit très fort du fleuve » qui laissent penser que la baignade sera « probablement reportée ». La nouvelle date envisagée est désormais fixée au dimanche suivant, le 30 juin.

Il faut dire que le débit mesuré début juin, quatre à cinq fois plus rapide qu’attendu, rend la baignade dangereuse. Sans oublier le volume des précipitations depuis novembre et l’absence de soleil qui ont un impact direct sur la qualité de l’eau et empêchent l’élimination des bactéries. Ces conditions ont d’ailleurs eu pour conséquence d’annuler l’entraînement prévu lundi 10 juin dans la Seine par l’équipe de France de nage en eau libre.

C’est donc un nouveau coup dur pour Anne Hidalgo, qui veut pourtant faire de la Seine la star de ces Jeux. Entre une cérémonie d’ouverture inédite sur l’eau et des épreuves olympiques de triathlon, natation-marathon et paratriathlon, sans oublier les trois zones de baignade qui doivent ensuite ouvrir à l’été 2025 à Paris.

Pour cette baignade politique inaugurale, pour laquelle Emmanuel Macron avait initialement laissé entendre qu’il y participerait sans jamais confirmer sa présence, Anne Hidalgo ne sera pas seule à faire trempette. Le préfet de police Laurent Nuñez et le préfet de région Marc Guillaume ont également été invités à plonger.

Le timing est vraiment compliqué pour l’édile de Paris, car ce report intervient aussi dans un climat de défiance aigu sur la qualité de l’eau de la Seine, mise en cause par les récentes mesures de l’ONG Surfrider Foundation (entre septembre 2023 et mars 2024). Ces mesures révélaient que 13 des 14 mesures effectuées sont « au-dessus voire très largement au-dessus » des seuils recommandés pour la baignade.

Cependant, la récente mise en service du bassin de rétention des eaux pluviales et usées d’Austerlitz, d’une capacité de 50 000 m3, doit permettre d’effectuer des prélèvements quotidiens en amont du site olympique. En cas de précipitations intenses, de l’eau non traitée − mélange de pluie et d’eaux usées − peut être rejetée dans le fleuve, un phénomène que les ouvrages de rétention ont vocation à empêcher.

À ce sujet, une présentation des résultats et de la méthodologie choisie pour les prélèvements est prévue la semaine prochaine. Pourtant, à sept semaines des JO, le suspens reste entier sur la tenue des épreuves olympiques. D’autant plus après les « test-events » d’août dernier qui ont dû être en grande partie annulés à cause de la qualité de l’eau, qui ne correspondait pas aux standards européens basés sur deux bactéries fécales, Escherichia coli et entérocoques. Les mesures de Surfrider Foundation confirmaient d’ailleurs la présence de ces deux bactéries dans l’eau de la Seine ces derniers mois.

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