Des bactéries vivantes découvertes dans le venin de serpents et d'araignées

On a longtemps pensé que les venins des serpents et des araignées étaient à la fois antimicrobiens et stériles. Une étude bat en brèche cette idée.

Les personnes mordues par une araignée ou un serpent seraient-elles sous le coup d'une double peine ? Une nouvelle étude, publiée le 23 mai 2022 dans la revue , révèle que des bactéries vivantes sont présentes dans le venin de ces animaux et qu'elles peuvent potentiellement causer des infections.

Des infections d'abord considérées comme indépendantes du venin

"Les venins d'animaux sont considérés comme des sources stériles de composés antimicrobiens ayant une forte activité de perturbation de la membrane contre les bactéries multirésistantes", explique une équipe composée de chercheurs britanniques et américains et d'employés du laboratoire Venomtech. Donc les infections par morsures ou piqûres d'animaux venimeux étaient considérées jusqu'ici comme indépendantes du venin, plutôt liées à la plaie qui offre une porte d'entrée aux pathogènes.

"Pourtant, plus des trois quarts des victimes de morsures de serpent peuvent développer des infections de plaies par envenimation mono ou polymicrobienne, caractérisées par Bacteroides, Morganella, Proteus et Enterococcus - des taxons bactériens couramment présents dans le système digestif", soulignent les biologistes. On estimait seulement que la cavité buccale du serpent pouvait contenir des bactéries non natives : si micro-organismes il y a, ils viendraient donc des entrailles des proies dévorées, et persisteraient après l'ingestion.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont tenté de savoir si le venin abrite ses propres bactéries vivantes. Ils ont étudié cela grâce à des analyses génétiques et des mises en culture de venins. Si les résultats se révélaient concluants, alors ils tenteraient de savoir grâce à quelles adaptations génétiques une survie est possible dans cette substance toxique constituant, dans tous les cas, un environnement extrême. Les biologistes ont donc analysé le potentiel microbiote de cinq espèces de serpents dont le Cobra cracheur à cou noir (Naja nigricollis) et de deux espèces d'araignées dont la tar[...]

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