Bac : les premières épreuves menacées par la grève contre la réforme des retraites

Des élèves passant l’épreuve de philosophie du baccalauréat dans un lycée de Lyon, le 15 juin 2022.
Des élèves passant l’épreuve de philosophie du baccalauréat dans un lycée de Lyon, le 15 juin 2022.

ÉDUCATION NATIONALE - Le doute plane, alors que le grand jour approche. Cette année, les épreuves du baccalauréat pour les terminales débutent en mars, avec les épreuves de spécialité programmées les lundi 20, mardi 21 et mercredi 22, sur une partie resserrée du programme. Mais ces épreuves pourront-elles bien se tenir la semaine prochaine ?

Du fait des débats autour de la réforme des retraites, des préavis de grève ont en effet été déposés par plusieurs syndicats d’enseignants. Au-delà de la journée nationale de mobilisation de ce mercredi 15 mars, ils se disent prêts à empêcher la tenue des épreuves de spécialité, un durcissement du mouvement qui vise à obtenir le retrait total du projet de loi.

Dans un communiqué, le syndicat SNES-FSU veut aussi protester par la même occasion « contre le calendrier incohérent du baccalauréat », évoquant des « programmes de spécialité (...) bâclés pour finir dans les temps » et des « élèves (...) pas prêts » et sans assez de temps pour réviser. Le SNES-FSU pointe en outre « la correction dématérialisée (qui) a donné lieu, l’an dernier, à des bidouillages de notes scandaleux » ou encore un « absentéisme (...) fort et le 3e trimestre sacrifié » après ces épreuves de mars. C’est pourquoi le syndicat « continue de réclamer le report des épreuves de spécialité au mois de juin ».

32 % de la note finale du bac

« On demande fermement aux ministres de déplacer les épreuves (du bac) en juin », abonde Jules Siran, cosecrétaire fédéral de SUD-Éducation, sur BFMTV ce mardi 14 mars. « Si le gouvernement ne retire pas son projet de loi, la grève est à l’ordre du jour », a-t-il promis.

Une opposition qui n’est pas sans importance alors qu’avec la tenue de ces épreuves printanières, la réforme du bac prévue depuis l’été 2019 se déploie pour la première fois dans son intégralité cette année.

Dans ce cadre, les deux spécialités de terminale retenues par chaque lycéen sont affectées d’un coefficient 16 et comptent pour 32 % de la note finale de leur bac. Et le changement de calendrier, lui, a été justifié à l’époque par le gouvernement « afin que les notes obtenues puissent être prises en compte dans les dossiers Parcoursup », la controversée plateforme d’accès à l’enseignement supérieur.

Cette année, les lycéens de terminale ont eu jusqu’au 9 mars pour formuler leurs vœux dans Parcoursup, parmi 21 000 formations reconnues par l’État. Chaque candidat pouvait formuler dix vœux, sans avoir à les classer, et renseigner des sous-vœux en fonction des formations. Désormais, les élèves ont jusqu’au 6 avril pour compléter leur dossier (lettres de motivation, activités et centres d’intérêt…) sur la plateforme d’admission, et confirmer leurs vœux.

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