Avortement: "Des milliers de femmes vont mourir", estime Claudine Monteil, militante pour le droit à l'avortement

Avortement: "Des milliers de femmes vont mourir", estime Claudine Monteil, militante pour le droit à l'avortement

Après la décision de la Cour suprême américaine de remettre en cause le droit à l'avortement vendredi, Claudine Monteil, amie et biographe de Simone de Beauvoir, également plus jeune signataire du manifeste des 343 pour l'avortement en 97 avoue "être en colère". Elle estime qu'il ya "une complicité d'un certain de nombre de femmes et de la lâchêté d'un certain nombre de politiques".

Claudine Monteil estime que des "milliers de femmes vont mourir, au pire. Au mieux, elles vont rester handicapées. Car les avortements vont se dérouler sur une table de cuisine avec des personnes qui ne sont pas habilitées à le faire."

"Elles vont sombrer dans la pauvreté"

"J'ai réagi sans être étonnée, (..) car j'ai vu l'évolution entre les Etats-Unis et la France depuis 50 ans. La Cour suprême répond à une stratégie de conservateurs et religieux américains. Depuis 50 ans, ils ont lancé une offensive au lendemain de l'arrêt Roe vs Wade, ça fait 50 ans que ça dure, que c'est une bagarre. Donald Trump a été une véritable catastrophe pour les Etats-Unis et la liberté", pour celle qui milite depuis cinq décennies en France et Outre-Altantique.

Pour la militante féministe, les femmes les plus pauvres vont le plus souffrir de ce revirement, "elles auront des grossesses non désirées et vont sombrer dans la pauvreté."

Appel à la jeunesse à se mobiliser

Elle dénonce aussi les sanctions qui seront appliquées à celles qui ont subi une interruption volontaire de grossesse, "la répression est encore pire que ce qu'on peut imaginer. Puisqu'ils vont pister les femmes sur internet et vont dénoncer les avortements".

Claudine Monteil salue d'ailleurs la volonté des politiques français d'inscrire ce droit dans la Constitution. "J'ai une grande émotion à l'idée que ça soit inscrit dans la Constitution, je n'ai jamais rêvé que ça y soit inscrit. Vous dépassez mes rêves", lance-t-elle.

Elle lance un appel à la jeunesse à se mobiliser pour leurs droits. "Les femmes sont habituées à avoir des droits. Pour autant, elles doivent se méfier, cela peut prendre 50 ans. Je lance un appel aux femmes et aux hommes pour rester éveillés. Vous êtes solidaires, votre rôle est beaucoup plus important que vous l'imaginez."

Article original publié sur BFMTV.com