Avortement aux États-Unis : Macron et Johnson moqués par le juge Alito

WASHINGTON, DC - MARCH 07: U.S. Supreme Court Associate Justice Samuel Alito testifies about the court's budget during a hearing of the House Appropriations Committee's Financial Services and General Government Subcommittee March 07, 2019 in Washington, DC. Members of the subcommittee asked the justices about court security, televising oral arguments and codes of ethics for the court.   Chip Somodevilla/Getty Images/AFP (Photo by CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)

CHIP SOMODEVILLA / Getty Images via AFP

Le juge de la Cour suprême américaine Samuel Alito, ici en 2019.

ÉTATS-UNIS - Quand un juge de la Cour suprême américaine se paye la tête des dirigeants internationaux. Lors d’un discours à l’université Notre-Dame, à Rome, dans le cadre de la conférence « Religious Liberty » (« Liberté religieuse »), le juge Samuel Alito a critiqué Emmanuel Macron, Justin Trudeau et Boris Johnson, trois dirigeants qui ont dénoncé la décision de la Cour suprême de révoquer la protection constitutionnelle du droit à l’avortement.

Samuel Alito, juge conservateur et fervent catholique de 72 ans, est celui qui a rédigé cet arrêt controversé renversant l’historique Roe v. Wade. Un « honneur », a-t-il déclaré lors de cette conférence du 21 juillet dont la vidéo a été mise en ligne une semaine plus tard. Aux États-Unis, le droit à l’avortement est désormais décidé au niveau des États. Certains d’entre eux, les plus conservateurs, l’ont quasiment totalement interdit comme le Texas ou l’Oklahoma.

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« C’est, je pense, la seule décision de la Cour suprême dans toute l’histoire de cette institution qui a été fustigée par toute une série de dirigeants étrangers, qui se sentaient particulièrement à l’aise pour commenter la loi américaine », a-t-il poursuivi, déclenchant l’hilarité de son public (à partir de 25min30 dans la vidéo ci-dessus, en anglais).

« L’un d’entre eux était Boris Johnson, mais il en a payé le prix », a-t-il ajouté, en référence au Premier ministre britannique contraint à la démission après une série de scandales, dont celui du « PartyGate ». Le locataire du 10, Downing Street avait regretté « un grand pas en arrière » après le renversement de l’arrêt Roe v. Wade.

Le prince Harry en a aussi pris pour son grade

« D’autres sont toujours là, toujours au pouvoir : le président Macron, le Premier ministre [canadien] Trudeau. Mais ce qui m’a vraiment blessé, c’est lorsque le duc de Sussex s’est adressé aux Nations unies et a comparé la décision, dont le nom ne doit pas être prononcé, à l’attaque russe en Ukraine », continue-t-il, cette fois en s’en prenant au prince Harry.

Ce dernier a en effet prononcé un discours à l’ONU le 18 juillet dernier lors de la journée internationale en l’honneur de Nelson Mandela visant à promouvoir la paix. Il dressait alors un constat sombre sur la situation dans le monde : « De la guerre horrible en Ukraine à la marche arrière de nos droits constitutionnels ici aux États-Unis nous sommes témoins d’une attaque globale contre la démocratie et la liberté. »

Le juge Alito, nommé par George W. Bush en 2006, n’a pas cité d’autres pays « malgré la tentation », mais son discours a fait réagir la représentante démocrate Alexandria Ocasio-Cortez. « C’est l’opinion d’Alito qui a fuité » début mai dans la presse, rappelle-t-elle. « Ce fait, combiné avec ces remarques politisées, devrait être alarmant pour tout le monde », s’inquiète l’élue du Bronx.

La Cour suprême n’est pas un organe politique, du moins en théorie. Les juges gardent habituellement leurs opinions pour eux-mêmes et n’interviennent pas directement dans le débat public. Une règle dont Samuel Alito semble s’être affranchi.

À voir également aussi sur le Huffpost : Avortement aux États-Unis : l’indignation d’une fillette de 12 ans lors d’une audience publique

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