« Nous avons eu faim » : les otages libérés par le Hamas racontent leur captivité

Des affiches représentant les otages sont collées sur les murs du ministère de la Défense à Tel-Aviv.  - Credit:Seb Leban / Séb Leban pour « Le Point »
Des affiches représentant les otages sont collées sur les murs du ministère de la Défense à Tel-Aviv. - Credit:Seb Leban / Séb Leban pour « Le Point »

Pendant sept semaines, ces questions ont tourmenté, jour et nuit, les familles des otages israéliens enlevés par les terroristes du Hamas le 7 octobre : comment sont-ils ? que mangent-ils ? comment dorment-ils ? sont-ils torturés ? Aujourd'hui, avec le retour des femmes et des enfants libérés, on commence à avoir des réponses. La plupart des récits confiés à leurs proches par les otages libérés concordent : des nuits passées sur des chaises en plastique ou des nattes à même le sol. Une nourriture faite de riz et de pita, le pain rond local, et pas tous les jours. Enfin, tous décrivent la pesante monotonie d'une routine quotidienne faite d'ennui et de désœuvrement.

Ruth Mundar, 78 ans, a fait partie du premier groupe d'otages libérés vendredi dernier. Elle a été détenue avec sa fille et son petit-fils, Ohad, qui a eu neuf ans durant sa captivité dans la bande de Gaza. « C'est cela qui m'a fait tenir, être avec ma fille et mon petit-fils », dit-elle d'emblée. Puis elle ajoute : « Au début, nous étions dans un appartement. Dans la pièce où nous étions détenus avec d'autres otages, c'était étouffant. Il était interdit d'ouvrir les rideaux. Moi j'ai juste ouvert la fenêtre pour avoir de l'air. » Puis elle enchaîne sur la routine quotidienne : « D'abord, on se lève tard. Les ados s'endormaient tard. Les filles pleuraient parfois. La nuit, c'était difficile. On dormait sur des chaises en plastique. On se recouvrait d'un drap. C'est ce qu'il y avait, et encore pas [...] Lire la suite