"Nous avons créé une formation originale, peut-être unique, en intelligence artificielle"

Parce que les besoins de formation sont gigantesques en France, Isabelle Ryl, à la tête de l’institut Prairie et Jamal Atif, directeur scientifique adjoint, ont fait appel aux chercheurs de pointe de leur établissement pour instruire ingénieurs et cadres dont les métiers sont actuellement bouleversés par les avancées de l’IA.

IA par-ci, IA par là. Si les conversations sur l’intelligence artificielle tournent essentiellement ces jours-ci autour de l’agent conversationnel ChatGPT et des risques que l’IA pour tous fait courir – empoisonnement (c’est le terme) des bases de données, élaboration de fake news plus vraies que vraies, danger pour la démocratie elle-même etc., nombreux sont les spécialistes à clamer qu’il n’y a qu’une seule solution, l’éducation-formation-(re)formation - et vite ! - à cette discipline. En France, à la sortie du rapport Villani en mars 2018, qui a conduit à la mise sur pied de 4 Instituts Interdisciplinaires d’Intelligence Artificielle – les 3IA (1) pour fédérer les acteurs de la recherche sur le territoire, il était estimé qu’il faudrait peu ou prou doubler le nombre d’étudiants dans le domaine (2). Mais cette formation initiale à l’université ne suffira pas aux besoins, tous les masters de France s’y mettraient-ils. Il faut aussi re-former maintenant de nombreux ingénieurs, cadres, sans même parler des commerçants, artisans, artistes et tous métiers que l’IA a déjà commencé de bousculer. C’est forts de ce constat qu’Isabelle Ryl, à la tête de l’institut Prairie (PaRis Artificial Intelligence Research Institute (2)) et Jamal Atif, vice-président de Paris-Dauphine et directeur scientifique adjoint de Prairie ont décidé, de mener des formations de haut niveau à l’intention de la SIA (société des ingénieurs de l’automobile) et de la Société Générale. Sciences et Avenir – La Recherche leur a demandé d’expliquer cette démarche très récente, dans un cadre original peu connu.

Sciences et Avenir – La Recherche : Quel est votre constat sur les besoins en IA ?

Isabelle Ryl : Il faut former plus de gens à l’IA en France, elle percole dans toutes les disciplines, dans toutes les branches de l’industrie. Mais imaginer qu’on va former le double, le triple, voire le quadruple d’étudiants de master pose bien des problèmes. Il faut les trouver, puis prendre cinq ans pour les forme[...]

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