"Nous avons cherché à l'éviter" : Olivier Dussopt défend le recours au 49.3 du gouvernement

Le ministre du Travail Olivier Dussopt quitte l'Elysée le 7 mars 2023. - JULIEN DE ROSA

Le ministre du Travail a défendu, dans un entretien au JDD, le recours au 49.3 de la Constitution pour faire passer la réforme des retraites sans vote. Il estime que le gouvernement a "tout fait" pour éviter de devoir l'utiliser.

Deux jours après le recours du gouvernement à l'article 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites sans vote, le ministre du Travail Olivier Dussopt défend l'usage de cet outil constitutionnel dans un entretien accordé au Journal du Dimanche.

Dans cette interview, le ministre du Travail estime que le gouvernement a "tout fait, tout tenté, jusqu’à la dernière minute, pour construire cette majorité". Or selon lui, "cette réforme était trop importante pour prendre le risque de la jouer à la roulette russe" et "nous étions dans une zone de risque, avec des députés qui hésitaient entre abstention et vote contre".

Le 49.3, "un crève-coeur"

Pour lui, le gouvernement a "fait preuve de responsabilité" et le recours au 49.3 "n’est pas un aveu d’échec, mais c’est un crève-cœur". "Jusqu’au dernier moment, nous avons cherché à éviter ce 49-3. Mais nous avons constaté que les garanties n’étaient pas suffisantes pour que ce texte soit adopté. Cela étant, il y aura un vote à l’Assemblée avec l’examen des motions de censure".

Il regrette, cependant, que "les oppositions, et au premier chef La France insoumise, aient empêché l’Assemblée nationale de débattre, et de voter en première lecture, avec une obstruction massive de 20.000 amendements qui, pour la plupart, n’avaient ni queue ni tête".

Mais s'il s'en prend à LFI, Olivier Dussopt refuse de"pointer du doigt le parti LR" malgré qu'il n'ait pas permis au gouvernement d'obtenir une majorité suffisante, estimant que "ce serait injuste". "Si responsabilité il y a, c’est plutôt lié à quelques échappées individuelles", juge-t-il.

"Il y aura un avant et un après"

Quant au dialogue avec les syndicats, le ministre du Travail reconnaît volontiers qu'"il y aura un avant et un après" l'usage du 49.3. Il considère pour autant que "la confiance n'est pas rompue. Enfin, Olivier Dussopt n'a pas manqué de déplorer la violence qui peut surgir des débats politiques à son égard. "Quand il y a de la violence dans les mots et au Parlement, il n’est pas surprenant qu’il y en ait aussi dans la rue.

"Le rôle des parlementaires et des groupes politiques est d’apaiser les choses, pas de jouer aux boutefeux, de remettre en question les institutions et de faire entrer au Parlement la violence de la rue", a-t-il regretté dans les pages du JDD.

Article original publié sur BFMTV.com

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