Quel avenir pour l’islam politique ?

La laïcité, la Cour suprême, l’enseignement public, les droits des Palestiniens, l’égalité hommes-femmes, l’acceptation de l’homosexualité… Beaucoup d’acquis ou de sujets sont aujourd’hui menacés par la participation de partis radicaux juifs au nouveau gouvernement de coalition du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.

Les Palestiniens, et plus généralement les Arabes, récupéreront-ils ces thématiques pour se positionner comme progressistes et modernes par contraste avec la montée en puissance du fondamentalisme en Israël ? Ou au contraire réagiront-ils par la surenchère, en favorisant encore plus [la place de] l’islam pour faire pièce à un surplus de judaïsme.

Un recul des parrains de l’islamisme sunnite

Tout porte à croire que ce sera plutôt la seconde option qui l’emportera puisque le Hamas et le Djihad islamique pèsent incomparablement plus lourd que les forces progressistes. En revanche, ni l’un ni l’autre ne pourront s’appuyer sur la mouvance islamiste plus large. Car dans l’ensemble de la région, l’islam politique n’est pas au meilleur de sa forme.

En Turquie, les élections fixées au 14 mai prochain s’annoncent difficiles [pour le président Recep Tayyip Erdogan et son parti islamo-conservateur, l’AKP]. Et il est significatif que le principal sujet de campagne ne soit pas la crise économique aiguë, mais le rejet raciste des réfugiés syriens.

Dans le passé, Erdogan leur avait ouvert ses bras pour leur permettre d’échapper à l’enfer de la répression menée par Bachar El-Assad. Il s’était posé en allié du peuple syrien et en contempteur du régime. Aujourd’hui, il semble prêt à se réconcilier avec le régime pour négocier avec lui le retour de ces mêmes réfugiés en Syrie.

Cela a fait perdre à Erdogan son lustre de protecteur des musulmans sunnites et de figure tutélaire des partis politiques islamistes, voire de groupes armés.

À cela s’ajoute un autre virage de la politique turque. [Après des années de froid avec Israël], on assiste en effet à un réchauffement des relations entre Ankara et Tel-Aviv avec l’annonce [en août 2022] du rétablissement des relations diplomatiques entre Israël et la Turquie.

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