AVC : un traitement français innovant qui pourrait réduire le risque d'hémorragie et de décès
Une molécule issue de la recherche française, le glenzocimab, vient de démontrer de premiers résultats prometteurs dans la prise en charge de l’accident vasculaire cérébral en fluidifiant le sang avec moins de risque hémorragique que les traitements usuels. Des données qui restent maintenant à confirmer par des études d'efficacité.
Fluidifier le sang tout en diminuant le risque hémorragique. Tel semble être l’avantage d’une nouvelle molécule issue de la recherche académique française qui vient de démontrer des résultats prometteurs dans l’accident vasculaire cérébral (AVC) publiés dans la revue The Lancet Neurology. Le nom de ce nouvel antithrombotique est le glenzocimab (Acticor Biotech, spin-off de l’Inserm), une molécule capable de fluidifier le sang sans risque hémorragique en agissant par un mécanisme différent des médicaments traditionnels.
Le traitement actuel de référence de l'AVC présente un risque hémorragique
Cet anticorps monoclonal inhibe spécifiquement une protéine, la glycoprotéine VI, connue pour jouer un rôle important dans la coagulation sanguine. Et c’est ce blocage qui permettrait de réduire l’agrégation des plaquettes à la fois au niveau du caillot sans causer de saignement excessif, la limite actuelle des médicaments utilisés dans la thrombolyse, et aussi en aidant également à la reperfusion du tissu cérébral.
Dans l’étude du Lancet pilotée par le Pr Mikaël Mazighi (Fondation Rothschild, Hôpital Lariboisière, Paris), le glenzocimab a été administré à différentes doses à une soixantaine de patients répartis dans 26 centres de six pays (France, Belgique, Suisse, Espagne, Italie, Allemagne), toujours en association à la thrombolyse, le traitement de référence des AVC.
Pour bien comprendre les espoirs portés par ce nouvel antithrombotique, il faut connaitre la prise en charge actuelle des AVC. On enregistre 150.000 AVC par an en France (soit un toutes les 4 minutes), causant la mort de 30.000 personnes. Dans 80% des cas, il s’agit d’AVC dits ischémiques (l’artère se bouche), et dans 20% des cas, d’AVC dits hémorragiques (l’artère saigne).
Face aux AVC ischémiques, le traitement est aujourd’hui bien codifié. Quand le patient peut être pris en charge précocement (moins de 4 heures 30 après les premiers symptômes), une thrombolyse (l'administration intraveineuse d’altéplase) [...]
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