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AVC : "Même s’ils ne durent que 5 minutes", ces signes doivent vous alerter

L'AVC peut toucher les personnes de tout âge
L'AVC peut toucher les personnes de tout âge

Une personne fait un AVC toutes les 4 minutes en France. Pour augmenter ses chances de survie et de guérison, il faut agir vite. Charlotte Cordonnier, professeure de neurologie au CHU de Lille, nous éclaire sur les signes qui doivent alerter.

Une personne de plus de 25 ans sur quatre subira un accident vasculaire cérébral (AVC) un jour dans sa vie. Chaque année en France, environ 150 000 personnes en sont victimes, ce qui représente plus d’un AVC toutes les quatre minutes. Malgré les progrès de la médecine, ces chiffres continuent d'augmenter. "Cela s’explique par le vieillissement de la population et l’augmentation du nombre de cas chez les sujets jeunes, probablement liée à la modification des modes de vie et à l’exposition à la pollution", explique Charlotte Cordonnier, professeure de neurologie au CHU de Lille, chercheuse à l’Inserm et coordinatrice du réseau national de recherche Strokelink, F-CRIN.

L’AVC survient le plus souvent lorsqu’un caillot bloque la circulation du sang et bouche une artère (AVC ischémique) ou encore lorsqu’une artère se déchire (AVC hémorragique). Si 30% des patients décèdent dans l’année suivant leur AVC, et 70% en gardent des séquelles invalidantes, ce n’est pas une fatalité. À l’occasion de la journée mondiale de l’accident vasculaire cérébral, le 29 octobre, Yahoo fait le point sur les symptômes qui doivent conduire à se rendre à l’hôpital au plus vite.

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Les principaux symptômes de l’AVC

L’AVC se manifeste par des symptômes neurologiques dont la survenue est brutale. "Cette notion de brutalité est très importante car dans 80% des cas, l’AVC ne fait pas mal", précise le Pr Charlotte Cordonnier. L’absence de douleur pousse certains patients à ne pas réagir de suite. À tort.

Les principaux symptômes de l’AVC sont "la survenue brutale d’une lourdeur au niveau du bras ou de la jambe, une difficulté à s’exprimer et la perte soudaine de la vision d'un oeil, énumère le médecin. Même s’ils ne durent que 5 minutes, ces signes doivent évoquer un AVC". D’autres symptômes comme un mal de tête intense, la perte d’équilibre, la difficulté à comprendre son interlocuteur ou un engourdissement du visage sont des signaux d’alerte de l’AVC.

Parfois, les symptômes peuvent disparaître. "Les déficits transitoires qui récupèrent spontanément en quelques minutes sont en général des signes d’alerte qu’il faut prendre très au sérieux parce que derrière, on peut refaire un autre accident qui va laisser des séquelles", prévient le Pr Cordonnier. C’est ce qu’on appelle les mini AVC ou les accidents ischémiques transitoires.

Des symptômes de l’AVC différents chez les femmes et les enfants ?

L’AVC est la première cause de mortalité chez la femme en France. "On dit souvent que chez les femmes, les symptômes de l’AVC sont non conventionnels. Je crois surtout que les femmes vont les exprimer de manière différente et les minimiser, précise Charlotte Cordonnier. Des données américaines ont montré que comparativement aux hommes, les femmes connaissent très bien les signes qui évoquent un AVC. Elles appellent très vite les secours quand cela touche quelqu’un de leur entourage, mais elles retardent l’appel quand ça les concerne directement".

Les signes de l'AVC peuvent aussi se présenter chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes. Le diagnostic est difficile, notamment chez les plus jeunes qui ne sont pas en capacité d’exprimer ce qu’ils ressentent. "Tout changement brutal de comportement doit être inquiétant", résume la spécialiste. Si chez les adultes, l’AVC résulte le plus souvent d’une accumulation de dépôts de cholestérol sur les parois des artères ou d’une maladie cardiaque, chez les enfants, ce sont plutôt des déchirures des vaisseaux ou des maladies génétiques rares qui en sont la cause.

Appeler le 15 dès qu’un symptôme ou plusieurs symptômes d’AVC se manifestent

Dès qu’un ou plusieurs symptômes se manifestent, il est nécessaire d’appeler le Samu (15) dans les plus brefs délais pour être orienté vers le bon endroit le plus vite possible. En attendant les secours, "il ne faut pas donner à manger ou à boire et laisser la personne allongée", conseille Charlotte Cordonnier.

Une prise en charge rapide permet de limiter les séquelles et de mettre en place un traitement rapidement. "Si par exemple, on arrive à traiter les patients dans les 4h30 suivant le début des symptômes de l’AVC ischémique avec une thrombolyse intraveineuse ou en naviguant à l’intérieur des artères pour aller attraper le caillot, 40% des patients sortiront de l’hôpital sans séquelle", note le médecin. Une bonne raison de sensibiliser son entourage aux signes de l’AVC et à réagir au plus vite quand l'un d'eux se manifeste.

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