Avant le vote des motions de censure, Charles de Courson invite les élus LR à "se battre jusqu'au bout"

"Tout repose sur le vote de mes amis républicains hostiles à ce texte". Voilà comment Charles de Courson, député centriste de la Marne, résume le destin de la motion de censure transpartisane déposée par son groupe Libertés Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot) et co-signée par les formations de gauche.

C'est bien simple: cette disposition ne sera adoptée ce lundi après-midi dans l'hémicycle que si elle recueille des voix de la droite, en plus de celles de la gauche, des députés Rassemblement national et du groupe Liot.

Plus précisément, une trentaine de votes de LR sont nécessaires pour parvenir à la majorité absolue (287 voix). Pour l'instant, BFMTV a compté 8 députés du groupe de droite ayant officiellement annoncé le vote de la motion, dont le député LR du Lot Aurélien Pradié. Le compteur général s'élève désormais à 263 députés votant pour.

Invité de France Inter, Charles de Courson rappelle qu'une trentaine de députés LR voulait voter contre le texte ou s'abstenir jeudi dernier, si le gouvernement n'avait pas interrompu les débats en utilisant le 49.3.

"Seule façon d'arrêter la crise sociale et politique"

Si tous ceux-là votent la motion de censure, elle peut passer. Tout est entre les mains de cette trentaine de députés Les Républicains qui sont hostiles à cette réforme, à juste raison", déclare le député centriste.

Ce fin connaisseur de l'Assemblée, élu député sans interruption depuis 1993, appelle ces élus de droite à "se battre jusqu'au bout". Pour lui, cette motion de censure est "la seule façon d'arrêter la crise sociale et politique dans ce pays".

"Si l'on continue comme cela, plus personne ne maîtrisera quoi que ce soit", avertit l'élu, relevant au passage les déclarations des leaders syndicaux. "Ils nous disent tous, la radicalisation est en marche".

Selon Charles de Courson, la responsabilité de cette situation incombe à Emmanuel Macron. "Le gouvernement ne voulait pas officiellement recourir au 49.3 et il l'a fait sous l'ordre du président de la République", estime le parlementaire.

Soulignant qu'une "majorité de députés [étaient] contre le texte", il juge que le 49.3 a été utilisé pour "contourner l'hostilité des représentants du peuple".

Article original publié sur BFMTV.com