Avant le second tour au PS, Faure refuse le débat, ses opposants vent debout

Olivier Faure lors des vœux à la presse ce lundi 16 janvier 2023 au siège du PS à Ivry-sur-Seine.
CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP Olivier Faure lors des vœux à la presse ce lundi 16 janvier 2023 au siège du PS à Ivry-sur-Seine.

POLITIQUE - Les socialistes débattent du débat. Ce lundi 16 janvier, les équipes du Premier secrétaire sortant Olivier Faure et de son adversaire Nicolas Mayer-Rossignol s’écharpent sur la tenue d’un débat entre les deux candidats pour la direction du parti, une semaine après un premier exercice similaire.

Dès le 13 janvier, avant même l’officialisation des résultats du vote sur la ligne stratégique des candidats (les textes d’orientations, dans le jargon socialiste), Nicolas Mayer-Rossignol a réclamé un nouvel échange télévisé à Olivier Faure. Dimanche, il a formalisé sa demande dans un courrier à son adversaire. « Je souhaite qu’un nouveau débat puisse être organisé », écrit le maire de Rouen, qui précise avoir « déjà accepté la proposition d’une chaîne télévisée » et encourage « vivement » son concurrent à faire de même.

Non merci, répond en substance l’entourage d’Olivier Faure. Dans un message à la presse, Pierre Jouvet, porte-parole du parti et proche du chef sortant, a officiellement évoqué des questions d’agenda qui « ne laissent pas de place pour l’organisation d’une émission de dernière minute ». Outre le débat organisé sur franceinfo le 6 janvier, Pierre Jouvet fait valoir que « près de 600 débats » se sont aussi tenus dans les sections et les fédérations ces dernières semaines.

« Nous ne sommes pas en recherche d’une notoriété nationale contrairement à nos adversaires. Ce congrès est un moment militant. Notre priorité est donc de parler aux socialistes que le Premier secrétaire a prévu de rencontrer à l’occasion de nombreux déplacements ces prochains jours », poursuit-il, rappelant qu’Olivier Faure sera aussi « pleinement mobilisé » contre la réforme des retraites, notamment lors d’un meeting de la Nupes mardi soir.

« Dérobade », s’agace le camp Mayer-Rossignol

L’argument est bien sûr jugé insuffisant par les opposants à la direction sortante. « Jamais vu un parti refuser la médiatisation. Et le PS en a besoin », s’émeut sur Twitter le sénateur du Val d’Oise Rachid Témal.

« C’est quoi cette dérobade ? », fustige son collègue de Paris, David Assouline, mécontent de voir le Premier secrétaire refuser un débat « loyal » mais organiser « les vœux de notre PS commun, avec nos moyens collectifs et en notre nom à tous, pour cogner piteusement son concurrent en monologue. »

Ce lundi devant la presse, Olivier Faure n’a en effet pas retenu ses coups. « Si vous voulez le retour des éléphants, tapez 1 », a-t-il par exemple lancé, quelques heures après que François Hollande a pris position pour le maire de Rouen.

Il assure « comprendre parfaitement la colère » des socialistes écartées des élections législatives dans le cadre de l’accord NUPES, décision qui a nourri le ressentiment d’une partie des troupes à l’égard de leur chef. « Mais, sans cet accord Nupes, il n’y aurait pas de congrès aujourd’hui, car on n’aurait même pas eu de groupe à l’Assemblée Nationale », se justifie-t-il. « Qui aurait suivi le congrès des morts vivants ? » , ajoute le Premier secrétaire.

Son entourage n’est pas en reste sur la raillerie. « Les militants seraient intéressés de savoir si Nicolas a débattu avec Mayer-Rossignol pour trancher la ligne qu’il entend défendre », tacle Pierre Jouvet. Le camp Faure fustige ainsi le soutien apporté au maire de Rouen par celle de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, éliminée au premier tour. Alors que le premier veut rediscuter de la place des socialistes dans la NUPES, la seconde veut en sortir. « Lorsqu’on fait alliance sans partager une orientation, en général, le fossé n’est pas loin. On peut marier des carpes et des lapins, on produit au mieux des chimères », a ironisé Olivier Faure le 13 janvier dans Le Parisien.

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