Avant la présidentielle en Turquie, Erdogan et Kiliçdaroglu s’affrontent à coups de meetings géants

TURQUIE - La foule s’étend à perte de vue. À une semaine des élections présidentielles et législatives en Turquie, les différents candidats s’affrontent à coups de meetings géants. Il est toutefois difficile pour Kemal Kiliçdaroglu, le principal opposant au président sortant, de faire aussi bien que Recep Tayyip Erdogan. Ce dimanche 7 mai, la figure du Parti de la justice et du développement (AKP) a en effet réuni plus de 1,7 million de personnes à Istanbul, selon l’agence de presse turque Anatolu Agency. Un véritable tour de force.

C’est sur le site de l’ancien aéroport Atatürk d’Istanbul, délaissé depuis 2018, que le chef d’État turc a choisi de tenir son meeting ce dimanche. Face à lui, et comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, un véritable raz-de-marée humain a agité avec ardeur des dizaines de milliers de drapeaux et d’effigies en son honneur. L’AKP, qui annonçait préalablement le « meeting du siècle », a spécialement affrété pour l’occasion 10 000 cars au départ de 39 municipalités du pays.

« Istanbul ! si vous nous dites d’accord, c’est sûr, on va gagner ! », a notamment lancé le président turc. « En 21 ans, nous avons procuré des emplois et permis à 21 millions de personnes de vivre de leur travail. Nous avons construit 10,5 millions de nouvelles maisons (...) et donné un toit à des familles », a-t-il déclaré, avant d’étriller le bilan de ses opposants : « Eux n’ont même pas planté un arbre ni posé une seule pierre. Nous, on a remodelé ce pays ».

L’opposition en tête des derniers sondages

La veille, devant plusieurs dizaines de milliers de partisans tout aussi enthousiastes, quoiqu’infiniment moins nombreux, Kemal Kiliçdaroglu a quant à lui voulu insuffler un vent de nouveauté. « Êtes-vous prêts pour le changement ? Êtes-vous prêts à apporter la démocratie ? », avait lancé le président du CHP, le parti fondé par Mustafa Kemal Atatürk, première force politique d’opposition, devant une marée de drapeaux turcs. « Ensemble, nous dirigerons le pays avec raison et vertu. J’apporterai le printemps, je vous le promets ! », avait-il assuré.

Erdogan, 69 ans dont vingt au pouvoir et Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, à la tête d’une coalition de six partis, espèrent tous deux l’emporter au premier tour le 14 mai. Pour la première fois en 20 ans, le président sortant est sérieusement mis en danger par la coalition d’opposition, qui était placée en tête dans les derniers sondages, interdits depuis mercredi. En vertu de la loi électorale, tous deux pourront encore tenir un meeting samedi prochain, à la veille du vote, et seront à Ankara, la capitale politique.

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