Avant le palmarès du 77e Festival de Cannes, voici les pronostics de la rédac du HuffPost

CINÉMA - Qui pour succéder à Justine Triet, Ruben Östlund et Julia Ducournau ? Jacques Audiard peut-il encore l’emporter face au réalisateur iranien Mohammad Rasoulof, dont le film Les Graines du figuier sauvage a fait un tabac sur la Croisette ? Ce samedi 25 mai, le Festival de Cannes s’apprête à clôturer sa 77e édition, avec à la clé la remise des prix et donc, de la Palme d’or.

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Cette saison, 22 longs-métrages ont été présentés en compétition. Parmi lesquels, des films réalisés par des monuments du cinéma, comme Megalopolis de Francis Ford Coppola et Oh, Canada ! de Paul Schrader, et des œuvres d’une nouvelle garde féminine, à l’instar de The Substance, géniale comédie d’horreur signée Coralie Fargeat.

Tandis que la présidente du jury Greta Gerwig s’est retirée à l’abri des indiscrétions cannoises pour délibérer aux côtés des jurés, dont les acteurs Omar Sy, Eva Green et Lily Gladstone, les deux envoyés spéciaux du HuffPost vous font découvrir leurs coups de cœur.

Palme d’or : Bird d’Andrea Arnold

Lors de sa projection officielle le 16 mai, le film a reçu une standing ovation de 11 minutes. Et cela ne m’étonne pas du tout. Le long-métrage d’Andrea Arnold sur la vie d’une ado aux rapports compliqués avec son père nous place en position d’équilibriste, en permanence sur un fil qui balance entre plusieurs émotions parfois contradictoires. Parenthèse poétique qui vire vers le fantastique dans le dernier tiers, Bird nous prend par la main de force, mais avec douceur, grâce notamment à une réalisation caméra à l’épaule

Prix interprétation féminine : Karla Sofía Gascón dans Emilia Pérez

Si le génie de Jacques Audiard est d’avoir fait de ce polar sur fond de narcotrafic au Mexique et de transition de genre une comédie musicale, on lui doit aussi d’avoir choisi l’actrice Karla Sofía Gascón comme premier rôle. L’actrice transgenre de 52 ans irradie par sa présence tout le film et mérite à mon sens le prix d’interprétation féminine.

Prix interprétation masculine : Jesse Plemons dans Kinds of Kindness

Emma Stone n’est pas la seule à briller dans le dernier long-métrage de Yorgos Lanthimos. Le film en trois parties sur la question du libre arbitre m’a tenue en haleine grâce à son casting cinq étoiles, et notamment grâce à l’acteur de la série Breaking Bad Jesse Plemons, récemment vu dans le blockbuster Civil War.

Prix de la mise en scène : Jacques Audiard pour Emilia Pérez

Le conte de fées musical et déjanté du réalisateur de Un prophète ou Les Olympiades est un pur enchantement. Si vous êtes totalement allergiques aux comédies musicales, je parie que vous ne serez pas aussi emballés que moi par ce projet complètement fou. Mais si vous sifflotez Grease, Chicago, ou encore les chansons des films Disney sous la douche, vous allez vous régaler.

Palme d’or : Les Graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof

Standing ovation de plusieurs minutes et cris du cœur… À l’issue de la projection cannoise, ce vendredi, Mohammad Rasoulof a reçu un accueil hors du commun. Et on comprend pourquoi. Le nouveau long-métrage du réalisateur iranien, qui a fui son pays à la veille du Festival, n’est pas seulement un film social qui prône haut et fort le pouvoir et l’impact des femmes iraniennes dans le mouvement actuel de dénonciation du régime et de l’oppression, c’est aussi un thriller détonnant.

Prix d’interprétation féminine : Demi Moore dans The Substance

C’est un rôle dans lequel on ne l’imaginait pas forcément. Et pourtant. Demi Moore signe, ici, un retour réussi sur les écrans dans le film d’horreur de Coralie Forgeat, film dans lequel elle joue une ancienne gloire du fitness télévisé hantée par l’idée de vieillir. Ses multiples métamorphoses physiques et son sens de l’autodérision méritent bien d’être récompensés.

Prix d’interprétation masculine : Sebastian Stan dans The Apprentice

Malgré l’accueil réservé de la critique pour ce film sur la genèse de Donald Trump, l’acteur américain est mon coup de cœur. Sebastian Stan, qu’on connaît surtout pour sa carrière dans l’univers Marvel, incarne une version arrogante, sidérante et bluffante de l’ex-président des États-Unis.

Prix de la mise en scène : Gilles Lellouche pour L’Amour ouf

Ce n’est pas pour son scénario - celui d’une histoire d’amour sur plusieurs années entre deux personnes (Adèle Exarchopoulos et François Civil) que tout sépare - que le film de Gilles Lellouche m’a convaincu, mais bien pour sa mise en scène, teintée d’humour, et faite de scènes de danse collective façon La La Land dans le nord de la France ou de paysages de carte postale, mêlant les docks du port aux éclipses, et aux couchers de soleil sur la plage. À quoi s’ajoute une bande-son rock’n’roll digne de ce nom.

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