Avant la manif du 1er mai, Laurent Berger fixe ses conditions pour rencontrer Élisabeth Borne

Le secrétaire général de la CFDT met la pression sur Élisabeth Borne, sur des questions de fond et de méthode.

POLITIQUE - Oui, mais. Avant de pousser la porte de Matignon et de répondre favorablement à l’invitation d’Élisabeth Borne, Laurent Berger fixe ses conditions. Après avoir expliqué, dimanche dans l’émission Le Grand Jury, que son syndicat était ouvert à la discussion avec la Première ministre, le secrétaire général de la CFDT demande à l’exécutif d’être à la « hauteur » de l’enjeu et des colères.

« Si c’est juste pour nous inviter et nous dire ce que vous allez faire, ce n’est pas la peine », a-t-il notamment prévenu sur franceinfo, ce lundi, quelques heures avant le départ des cortèges du 1er mai. Plus concrètement, le chef du syndicat « réformiste » met la pression sur Élisabeth Borne en deux points : la méthode, et le fond.

« La CFDT dira deux choses (à la Première ministre). Un, vous ne pouvez pas mener les concertations dans le même esprit que vous les menez depuis trop longtemps, c’est-à-dire en gros "on vous présente ce qu’on va faire et à la fin on amende deux, trois points mais on fait quand même ce que l’on avait décidé de faire, sans écouter vos propositions“ », a fait valoir Laurent Berger, pour qui, « c’est exactement ce qui s’est passé sur les retraites. »

Laurent Berger fait monter les enchères

Pour entrevoir une sortie de crise, le syndicaliste veut donc une nouvelle « méthode de concertation, de discussion ou de coconstruction. » Et ce n’est pas tout. Laurent Berger, qui a surpris son monde dimanche en donnant l’impression de couper l’herbe sous le pied de l’intersyndicale, plus sceptique sur l’opportunité de discuter en l’état avec la cheffe du gouvernement, fixe également des conditions sur le fond des dossiers.

Pour lui, « il y a un mécontentement et une colère dans le monde du travail aujourd’hui » dont les syndicats doivent « se servir pour dire au gouvernement “ écoutez, tout va coûter plus cher. ” » « Si vous voulez qu’on aille discuter, il va falloir mettre sur la table un certain nombre de points, c’est fondamental », a-t-il ainsi martelé, en évoquant par exemple « la négociation obligatoire de l’organisation du travail dans les entreprises, les augmentations de salaire dans les branches professionnelles conditionnées aux versements ou non des aides publiques, les ordonnances de la loi travail qui ont réduit le droit syndical… »

Et d’ajouter encore, à l’attention de Matignon : « Est-ce que vous êtes prêts à le mettre sur la table ? » Rien n’est moins sûr. Invité au même moment de la matinale de BFMTV, Olivier Dussopt, a effectivement confirmé que la Première ministre va envoyer des invitations aux syndicats « dans les jours qui viennent. »

« Cela n’effacera pas le désaccord sur les retraites mais il y a d’autres sujets (...) L’intérêt général est qu’il puisse y avoir un dialogue noué », a plaidé le ministre du Travail. Pour l’instant, l’ordre du jour de ces éventuelles réunions n’est pas encore connu.

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