« Avant que les flammes ne s’éteignent » : un film de propagande, instructif malgré lui

Camélia Jordana et Sofian Zermani dans « Avant que les flammes ne s’éteignent ».  - Credit:DR
Camélia Jordana et Sofian Zermani dans « Avant que les flammes ne s’éteignent ». - Credit:DR

Défendre une fiction tirée de faits réels est facile. Les critiques dénonçant les manquements à la réalité sont évacuées au nom de la licence artistique. Quant aux faiblesses formelles, elles sont présumées excusables, au nom du message. Le réalisateur Mehdi Fikri, dont Avant que les flammes ne s'éteignent est le premier long-métrage, l'a déjà compris.
Dans le dossier de presse, dès les premières lignes de présentation, il évoque « l'évidence et l'urgence du sujet ». « Le déni du malaise postcolonial, la gestion sécuritaire des quartiers, le refus du dialogue social », voilà ce dont il a voulu parler. Journaliste de formation, 43 ans, Mehdi Fikri précise ses lettres de créance : il est « issu des quartiers populaires » et il vit toujours en Seine-Saint-Denis. Le spectateur est subliminalement appelé à lui pardonner certaines longueurs et quelques scènes, maladroitement sentimentales ou pesamment didactiques, quand elles ne sont pas les deux à fois.

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