Avant la finale de la Coupe de France, Sophie Binet dénonce l’interdiction du tractage aux abords du stade

POLITIQUE - « Du jamais vu. » Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT est revenue sur l’interdiction du rassemblement syndical aux abords du stade de France ce samedi 29 avril lors de la finale de la Coupe de France. « Je regrette que nous n’ayons même plus le droit de distribuer des documents et des tracts », estime la syndicaliste, comme vous pouvez le voir dans vidéo ci-dessus.

Pour la nouvelle patronne de la CGT, qui était interrogée ce vendredi 28 avril sur franceinfo, l’interdiction de la préfecture de police constitue « une grave atteinte aux libertés ».

« J’appelle tous les spectateurs du match à venir eux-mêmes avec leurs sifflets et leurs cartons rouges », a-t-elle poursuivi, les invitant à les « imprimer et se les fabriquer eux-mêmes ». « Le président de la République, on lui adresse des cartons rouges depuis bientôt quatre mois, (...) donc, oui, nous prenons les moyens à notre disposition, en excluant la violence physique », a-t-elle encore justifié.

En revanche, Sophie Binet a mis fin au « suspens » : il n’y aura pas de coupures de courant au Stade de France ce soir, comme souvent lors de précédents déplacements d’Emmanuel Macron. « Je vais vous donner un scoop : le stade de France a un groupe électrogène donc il n’y aura pas de coupure », a-t-elle assuré.

Une application pour remplacer les sifflets ?

La préfecture de police a interdit le happening syndical aux abords de la rencontre, à laquelle assistera le président Emmanuel Macron, pour plusieurs motifs : non-respect des délais pour déclarer un rassemblement, possible perturbation d’une manifestation sportive avec l’annonce sur les réseaux sociaux de distribution de sifflets – les sifflets étant interdits dans les enceintes sportives pour ne pas perturber l’arbitrage – et souhait d’éviter toute politisation d’un événement sportif.

Le préfet de police, Laurent Nunez, relève en outre qu’en voulant distribuer cartons rouges et sifflets à utiliser au Stade de France « en raison de la présence du président de la République », les organisateurs « entendent importer, à l’intérieur du stade et durant la rencontre, leur manifestation revendicative en incitant les supporters à soutenir leur cause, en méconnaissance de tout esprit sportif ».

« Un tel projet est incompatible avec la destination finale du Stade de France », ajoute-t-il en assurant que des groupes de supporters « ont annoncé être opposés à toute forme de politisation du match ». Dans son arrêté, le préfet rappelle que « tous types d’instruments de musique, cornes de brume (...) est interdit par le règlement intérieur de la Fédération française de football (...) lorsque des rencontres sont organisées par cette fédération ».

Pour contourner cette interdiction, Julien Troccaz, de Sud Rail, assure à BFMTV que des syndicalistes issus de l’informatique travaillent sur une application est « où on aura un bruit, coup de sifflet, ou vuvuzela ».

« La coupe sera remise dans les tribunes »

L’intersyndicale de Seine-Saint-Denis a protesté, en jugeant cette « décision aussi ridicule que grave », dans un communiqué diffusé vendredi soir. Le secrétaire départemental de la CGT, Kamel Brahmi, a précisé à l’AFP que l’intersyndicale déposerait un recours devant le tribunal administratif dès notification de l’arrêté d’interdiction de la préfecture de police de Paris.

Autre interrogation avant la finale : le président de la République descendra-t-il sur la pelouse du Stade de France pour saluer les joueurs avant le coup d’envoi et pour remettre la coupe à l’équipe vainqueure ? « La coupe sera remise dans les tribunes », a assuré sur Bfm ce samedi Laurent Nunez.

Le préfet de police ajoute que le match sera joué avec « des grilles levées dans les virages » pour éviter les envahissements de terrain, comme lors de la demi-finale entre Nantes et Lyon, au stade de la Beaujoire.

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