Avant son discours de politique générale, Attal fait déjà face à sa première motion de défiance

POLITIQUE - Action, réaction, motion. Le Premier ministre prononce son discours de politique générale ce mardi 30 janvier à l’Assemblée nationale. Rendez-vous traditionnel, ce grand oral auquel se livrent tous les Premiers ministres même s’ils n’y sont pas obligés, doit permettre à Gabriel Attal de présenter ses objectifs aux oppositions et de tracer sa feuille de route pour les prochains mois.

Mais ce n’est pas tout. Il sera également l’occasion pour le nouveau locataire de Matignon d’échanger de premières escarmouches avec ses contempteurs. Après son discours, la gauche, unie pour l’occasion, promet de déposer la première motion de censure contre son gouvernement.

L’objectif ? Protester contre le choix du Premier ministre de ne pas solliciter de vote de confiance, un joker que sa prédécesseure Élisabeth Borne avait déjà dégainé au printemps 2022, faute de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Or, rien n’a changé depuis : les troupes manquent toujours au camp présidentiel.

Un vote de « clarification »

« Il est normal que les députés fassent un vote de défiance qui permet de savoir qui soutient et qui s’oppose au gouvernement », a ainsi expliqué la cheffe de file des députés de la France insoumise Mathilde Panot ce mardi matin pour justifier le dépôt de cette première motion.

« Gabriel Attal pense qu’il ne tire sa légitimité uniquement du monarque républicain », a-t-elle fustigé, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête de l’article, en confirmant la stratégie de son groupe et des autres entités de la Nupes : « en conséquence, nous déposerons avec les communistes, écologistes et socialistes, une motion de censure au titre de l’article 49-2 qui permettra d’avoir, puisque nous n’avons pas de vote de confiance, un vote de défiance. »

En réalité, ce coup a (très) peu de chance d’aboutir… Et donc de renverser le gouvernement. Si le Rassemblement national se réserve, comme toujours, la possibilité de soutenir un tel texte, il serait surprenant de voir Les Républicains joindre leurs voix à celles des députés de la Nupes. Ils n’ont, jusqu’à présent, jamais voté une motion de censure déposée par la gauche.

Mais l’important semble ailleurs pour les insoumis et leurs collègues. Ainsi, Mathilde Panot voit ce scrutin comme l’occasion de poser un acte d’opposition contre la politique de Gabriel Attal, mais également « de clarifier dans le pays qui » soutient le camp présidentiel et qui ne le fait pas.

« Ceux qui ne voteront pas la motion de censure, seront ceux qui sont de facto dans la majorité », a encore soufflé la cheffe du groupe LFI, le 3e à l’Assemblée, ce mardi matin. Une façon de mettre la droite sous pression. Et de prendre les Français à témoin.

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