Avant la Cop 28, l’ONU alerte sur ces risques pour la planète oubliés des discussions climat

Dans un nouveau rapport publié ce mercredi 25 octobre, l’ONU met en garde contre six menaces qui pourraient faire basculer des systèmes planétaires (image d’illustration).
PM Images / Getty Images Dans un nouveau rapport publié ce mercredi 25 octobre, l’ONU met en garde contre six menaces qui pourraient faire basculer des systèmes planétaires (image d’illustration).

CLIMAT - Il n’y a pas que la fonte des glaces et les sécheresses à répétition qui bouleversent la planète bleue. Dans un rapport publié ce mercredi 25 octobre, l’ONU met en garde contre six menaces qui pourraient faire basculer des systèmes indispensables à la vie humaine, dont certaines sont souvent occultées des grands sommets sur le climat.

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Le concept de point de basculement climatique est désormais régulièrement utilisé par les scientifiques : l’effondrement de la calotte glaciaire du Groenland, ou de la forêt amazonienne, en sont des exemples.

Cette nouvelle étude, publiée à un mois de la COP 28, propose, elle, de créer une nouvelle catégorie, baptisée « points de bascule de risques », se concentrant sur l’interaction entre la nature et des systèmes construits par les humains. Par exemple : le système d’alimentation en eau, en nourriture...

Des risques parfois oubliés

« En abîmant la nature et la biodiversité, en polluant à la fois la Terre et l’espace, nous nous dirigeons dangereusement vers de multiples points de bascule de risques, qui pourraient détruire les systèmes dont notre vie dépend », a déclaré Zita Sebesvari, auteure principale du rapport.

Ainsi, l’analyse alerte sur certaines menaces déjà souvent décrites, comme la fonte des glaciers mettant en péril l’approvisionnement en eau, ou la disparition d’espèces animales jouant un rôle clé pour leur écosystème.

Mais elle met aussi en valeur certains risques moins souvent cités dans le cadre de discussions climatiques.

Accumulation des débris spatiaux

L’un d’eux est l’accumulation de débris spatiaux, menaçant de créer des collisions en chaîne, qui pourraient rendre l’orbite terrestre inutilisable pour nos satellites, dont un grand nombre servent à nous avertir de catastrophes météo.

Une nouvelle étude publiée dans PNAS le 16 octobre dernier, a par ailleurs mis en lumière le fait que les débris spatiaux laissaient derrière eux des particules fines (essentiellement de l’aluminium) suspendues dans les différentes couches atmosphériques. Résultat : au cours des 10 à 30 prochaines années cette pollution due à l’homme devrait considérablement augmenter dans la stratosphère, comme nous vous l’expliquons dans cet article.

Un autre est la menace pesant sur le système d’assurance. Avec la multiplication des catastrophes, leurs prix augmentent, et certains assureurs se retirent même de certaines zones, laissant les populations sans filet de sécurité.

Des eaux souterraines déjà asséchées

Un autre risque est l’épuisement des eaux souterraines, utilisées en majeure partie pour l’agriculture, afin de compenser le manque d’eau lors par exemple de sécheresses. En Arabie saoudite, ces puits sont déjà asséchés, note le rapport, et l’Inde est également proche du point de bascule.

Les auteurs proposent aussi une nouvelle approche pour analyser les réponses possibles à ces crises, en les classant en deux catégories : les solutions visant à éviter les causes du problème, et celles d’adaptation face à des changements inévitables.

Chacune de ces solutions peut en outre s’inscrire dans le système existant, ou bien chercher à le transformer. Par exemple : face à l’augmentation des températures, l’installation de climatiseurs est une solution d’adaptation au sein du système, tandis que la réduction des émissions de gaz à effet de serre cherche à le transformer, en visant la cause du problème.

Selon le rapport, les solutions mises en place aujourd’hui cherchent surtout à retarder les points de bascule, plutôt qu’à réinventer les systèmes de fonctionnement.

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