AVANT/APRÈS. Visualisez les dégâts causés par les explosions à Beyrouth avec ces photos satellites

Infographie - Airbus, CNES
Infographie - Airbus, CNES

Au moins 100 morts, des milliers de blessés, des centaines de milliers de sans-abris... Les explosions survenues mardi soir sur le port de Beyrouth sont d'une ampleur inédite.

"C'était un véritable enfer" raconte à l'AFP Elie Zakaria, habitant du quartier de Mar Mikhail, juste en face du port. "C'était un massacre. Je suis sorti au balcon, j'ai vu des gens qui criaient, ensanglantés, tout était détruit".

D'après les autorités, quelque 2750 tonnes de nitrate d'ammonium, stockées "sans mesures de précaution" dans le port de Beyrouth, sont à l'origine de la puissance des déflagrations, les pires vécues par la capitale libanaise, malgré son histoire tourmentée.

Les prises de vues aériennes de la capitale du Liban témoignent de la violence des explosions. Sur son compte Twitter, Airbus Space vient de publier des photos du port prises par ses satelittes en janvier 2020. Lorsqu'on compare ces clichés avec des images similaires prises ce mercredi 5 août, le contraste est saisissant.

L'entrepôt où l'explosion a eu lieu

La photo ci-dessous montre le lieu où se trouvait l'entrepôt stockant le nitrate d'ammonium. Faites glisser le curseur bleu au milieu de l'image pour visualiser l'étendue des dégâts.

Entendu jusqu'à Chypre

La puissance de ces explosions présentées comme accidentelles est telle qu'elles ont été enregistrées par les capteurs de l'institut américain de géophysique (USGS) comme un séisme de magnitude 3,3. Et leur souffle a été ressenti jusque sur l'île de Chypre, à plus de 200 km de là.

Cette seconde prise de vue aérienne, d'une autre zone du port, montre à quel point les déflagrations ont été puissantes.

Le paysage, mercredi, reste lunaire: les conteneurs ressemblent à des boîtes de conserve tordues, les voitures sont calcinées, le sol jonché de valises et de papiers provenant de bureaux soufflés par l'explosion.

L'explosion a détruit les vitres des habitations dans la plupart des quartiers de Beyrouth et de sa grande banlieue, et les artères de la ville restent jonchées de bris de verre.

Beyrouth, ville sinistrée

Les hôpitaux de la capitale, déjà confrontés à la pandémie de Covid-19, sont saturés. Des habitants, blessés et ensanglantés, ont dû faire le tour des hôpitaux toute la nuit pour les supplier d'être admis. Réuni mardi soir, le Conseil supérieur de défense a proclamé Beyrouth "ville sinistrée" et appelé à l'aide.

De nombreux pays ont répondu, notamment la France, qui doit envoyer mercredi plusieurs tonnes de matériel sanitaire et un détachement de la sécurité civile. Le président français, Emmanuel Macron, se rendra au Liban jeudi pour "rencontrer l'ensemble des acteurs politiques".

Article original publié sur BFMTV.com