Une avancée majeure pour retarder le diabète

La récente mise au point d'un médicament capable de ralentir l'apparition du diabète de type 1 offre de nouveaux espoirs dans le traitement de cette maladie auto-immune. D'autres molécules sont également développées et d'intenses recherches sur la prévention sont menées à travers le monde.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°916, daté juin 2023.

C'est un espoir inédit : un nouveau médicament permet de retarder de trois ans en moyenne l'apparition du diabète de type 1 qui survient majoritairement chez l'enfant (60 % des cas). Trois années de moins, c'est loin d'être négligeable au vu des contraintes imposées par cette maladie (injections quotidiennes d'insuline, calculs précis des apports en sucres lors des repas, adaptation quotidienne en fonction des efforts physiques…). "Il s'agit du premier médicament capable de modifier l'évolution naturelle de la maladie ", commentait Roberto Mallone, professeur d'immunologie clinique et diabétologue à l'hôpital Cochin, à Paris, lors de la séance plénière du congrès de la Société francophone du diabète qui s'est tenu à Montpellier fin mars.

Pour comprendre comment agit ce médicament, il faut d'abord rappeler ce qu'est le diabète de type 1. Il s'agit d'une affection complexe, dite auto-immune, au cours de laquelle certaines cellules immunitaires, les lymphocytes T, s'attaquent aux cellules bêta-pancréatiques productrices de l'insuline, l'hormone nécessaire à la régulation de la glycémie dans le sang. En principe, pendant l'enfance, les lymphocytes T "apprennent" à reconnaître les tissus du "soi" pour ne pas les attaquer. Mais chez les personnes qui vont développer un diabète de type 1, cet apprentissage échoue pour certains lymphocytes T qui, en s'activant, s'attaquent au pancréas. Les chercheurs de la compagnie pharmaceutique Provention Bio (Sanofi) ont réussi à mettre au point une molécule, le téplizumab (Tzield), qui inactive les lymphocytes T, stoppant ainsi leur action destructrice. Comment ? En se liant à une protéine présente à la surface des lymphocytes, le CD3 ; d'où leur nom d'anti-CD3.

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