Auxerre : l'étiquetage des enfants à la cantine passe mal

Dans une cantine scolaire.

Dans une école de la ville, une coordinatrice a transposé l'apprentissage des codes couleurs aux repas : sur la poitrine des mangeurs de porcs, un macaron rouge, et un jaune pour les végétariens. Polémique.

C’est l’histoire d’une initiative «maladroite et isolée», mais qui réveille des fantômes du passé. Jeudi soir, en clôture du conseil municipal d’Auxerre (Yonne), Malika Ounes, élue d’opposition, brandit un macaron rouge serti d’une ficelle. «J’ai été alertée par une mère de famille», lance-t-elle à l’adresse de Guy Férez, le maire socialiste de la ville. «Dans une école d’Auxerre, voilà ce qu’on met autour du cou des gamins qui vont à la cantine pour montrer qu’ils ne mangent pas de porc.» Son lièvre jette un froid. «Ça, c’est rouge, mais il y a un jaune pour ceux qui ne mangent pas de viande, ajoute-t-elle. Je suis outrée, choquée !» Le maire, qui peine à trouver ses mots, lui assure : «Si quelqu’un a fait ça, il sera sanctionné.»

Vendredi matin, les réseaux sociaux, alertés par la mise en ligne de l’échange sur le site Auxerretv.com, de nombreux messages condamnaient vivement l’initiative, rappelant la période de l’occupation et l’étoile jaune. A fortiori sur des enfants de maternelle.

Jeune recrue

En mairie, au même moment, une enquête interne est diligentée pour tenter de pointer les responsabilités. «Les premières conclusions de cette enquête laissent apparaître une initiative isolée et maladroite», confie à Libération un porte-parole de la municipalité. «Une coordinatrice nouvellement embauchée dans la cantine de l’école [Piedalloues, ndlr] où 18 enfants ont été signalés comme ne mangeant pas de porc ou de viande, a pris une initiative de codes de couleurs en lien avec leur apprentissage du moment.» En d’autres termes, la jeune recrue a transposé les programmes d’apprentissage des couleurs à la maternelle au fonctionnement de la cantine. «Ce sont des enfants qui ne savent pas encore lire, elle aura cru bien faire, même si c’est, je le répète, très (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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