Aux urgences pour une suspicion d’AVC, il passe 48 heures dans un couloir “sans oreiller, sans couverture”

Il risque de se souvenir longtemps de son passage aux urgences. Après avoir constaté des symptômes d’AVC, un homme d’une quarantaine d’années s’y est rendu et a passé 48 heures dans un couloir avant d’être pris en charge. Un scandale, selon lui.

Waiting seats for patients in the hospital

Il a malheureusement fait les frais d’un système de santé fragile et saturé. Le 23 mars dernier, un homme d’une quarantaine d’années s’est rendu aux urgences pour une suspicion d’AVC. Mais contrairement à ce qu'il imaginait dans un tel cas de figure, il a vécu un véritable cauchemar. Comme il l’a expliqué au Télégramme, l’homme a passé 48 heures dans un couloir avant d’être pris en charge. Il y a même dormi “sans oreiller” et “sans couverture”.

“Le personnel s’est arrangé pour trouver des draps à droite à gauche”, a-t-il déclaré, déplorant les conditions dans lesquelles il a été reçu. “Ils ont trouvé deux, trois bouts de pain pour me nourrir". Pour lui, cet accueil est inadmissible. Pour autant, le Quimpérois ne jette pas la pierre aux services d’urgence ni au personnel médical du centre hospitalier de Cornouaille Quimper-Concarneau. C’est tout le système de santé, dans sa globalité, qu’il juge défectueux. "L’équipe est très compétente. Elle fait ce métier par vocation. Mais elle doit être aidée. Elle manque de moyens, de matériel, de chambres", a-t-il déclaré.

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Un cas loin d’être isolé

Son cas est d’ailleurs loin d’être isolé. Le 27 septembre par exemple, un homme prénommé Sami Ben Marzouk a été traumatisé par son passage aux urgences du centre hospitalier Louis-Pasteur à Dole (Jura). Victime de vives douleurs thoraciques, il avait attendu 10 heures aux urgences alors qu’il avait l'œsophage perforé. Il avait été sauvé de justesse.

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Pour rappel, Gabriel Attal a récemment annoncé un nouveau dispositif censé désengorger les urgences. Le Premier ministre souhaite ainsi que chaque département soit doté d'un service d'accès aux soins (SAS) dès cet été 2024. Une sorte de “service d’orientation de la population” lorsque le médecin traitant du patient n’est pas disponible. Concrètement, ce service devrait "répondre à la demande de soins vitaux, urgents et non programmés de la population partout et à toute heure, grâce à une chaîne de soins lisible et coordonnée entre les acteurs de santé de l'hôpital et de la ville d'un même territoire".