Autriche : soupçonné de corruption, le chancelier Sebastian Kurz quitte le pouvoir

Il est parti sans rien céder à ses accusateurs. Le chancelier autrichien Sebastian Kurz, soupçonné de corruption, a annoncé samedi qu'il démissionnait de ses fonctions. Il a proposé le nom d'Alexander Schallenberg, le ministre des Affaires étrangères, pour le remplacer. "Il serait irresponsable de glisser vers des mois de chaos ou d'impasse", a-t‑il expliqué devant la presse, tout en se disant innocent. La position du plus jeune dirigeant européen, un conservateur, était devenue intenable. Depuis plusieurs jours, les appels à la démission se multipliaient, notamment chez les Verts, ses partenaires de coalition. Une motion de censure au Parlement était prévue pour mardi.

Ses adversaires y voient une ruse

L'affaire qui lui vaut cette disgrâce remonte à 2016, une époque où le jeune Viennois n'était pas encore aux commandes du pays mais dirigeait déjà, à 27 ans, la diplomatie de son pays. Jusqu'en 2018, le ministère des Finances, détenu par son parti, aurait favorisé la publication d'articles élogieux et d'études d'opinion partiellement manipulées favorables à Kurz en échange d'achat d'espace publicitaire. Fin 2017, ce fils d'un ingénieur et d'une professeure de lycée accédait à la chancellerie.

Sa démission ne signifie pas pour autant un retrait de la vie politique. Il a annoncé prendre la tête de son groupe parlementaire. Ses adversaires y voient une ruse lui permettant de bénéficier de l'immunité due à un mandat.


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