Autoroute A69 : ce que l’on sait de la manifestation de ce week-end, maintenue malgré l’interdiction

Ce que l’on sait de la manifestation contre l’A69, maintenue malgré l’interdiction
MATTHIEU RONDEL / AFP Ce que l’on sait de la manifestation contre l’A69, maintenue malgré l’interdiction

ENVIRONNEMENT - Climat tendu dans le Tarn. Les opposants à l’autoroute A69 maintiennent leur volonté de rassembler, ce week-end des samedi 8 et dimanche 9 juin « plusieurs dizaines de milliers » de manifestants. Et ce malgré l’interdiction prononcée en début de semaine par la préfecture et l’annonce par le gouvernement du déploiement d’un millier de policiers et gendarmes.

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« Darmanin n’étouffera pas l’opposition à ce projet ! », ont rétorqué les membres des Soulèvements de la Terre et des collectifs écologistes locaux à l’origine de l’appel à manifester sur le futur tracé de l’autoroute, dont les travaux ont déjà commencé. Voici ce à quoi il faut s’attendre ce week-end.

• Les raisons de l’interdiction de manifester

Devant l’Assemblée nationale mardi, Gérald Darmanin a demandé l’interdiction de cette manifestation, qui s’annonce selon lui « extrêmement violente, jusqu’à 5 000 personnes [étant attendues], dont 600 black blocs […] qui veulent en découdre avec les forces de l’ordre, s’en prendre aux biens, attaquer des personnes ».

Huit pages d’arrêtés préfectoraux sont parus mercredi dans la foulée, interdisant les rassemblements dans 17 communes du Tarn jusqu’à lundi. Cette large interdiction doit permettre de protéger les sites d’Atosca, concessionnaire de l’A69 et opérateur du chantier.

« On vient interdire la manifestation en annonçant qu’il va y avoir des violences, alors que ça ne repose sur rien », a déploré l’une des avocates des opposants à l’A69, Claire Dujardin. « L’interdiction va créer du coup la possibilité d’organiser une opération de maintien de l’ordre extrêmement développée, d’utiliser la force et les armes et de créer de fait des affrontements », analyse-t-elle.

• 1 000 policiers sur place, des caméras sur des drones…

Plus de 1 000 policiers et gendarmes seront mobilisés sur le terrain ce week-end, soit le même dispositif qu’en octobre, a indiqué la préfecture. Les forces de l’ordre seront présentes autour du chantier et effectueront des patrouilles autour des entreprises considérées comme « cibles potentielles ». Vendredi des fouilles ont déjà été opérées, comme l’annonce la préfecture de région dans le tweet ci-dessous :

Plus encore, des caméras installées sur des drones permettront de surveiller le tracé du projet de l’A69, ainsi que des zones spécifiques à Castres. Un tel dispositif a également déjà été utilisé lors de précédentes manifestations contre le projet d’autoroute. Cette méthode et plusieurs procédés utilisés pour déloger les manifestants de l’A69 ont été dénoncés par le rapporteur spécial sur les défenseurs de l’environnement de l’ONU.

• Un campement légalement déployé à côté du chantier

Malgré ces interdictions, les manifestants ont commencé à s’installer dès jeudi sur place. « Le préfet Vilbois a dû admettre publiquement qu’il était bien dans notre droit d’établir un campement à Puylaurens sur un terrain privé […]. Il sera possible de nous rassembler ce week-end par milliers sans encombre à deux pas du chantier de l’A69 », ont ainsi indiqué les Soulèvements de la Terre sur leur compte X.

Comme vous pouvez le voir dans le tweet ci-dessous, ce message s’accompagne de photos qui donnent une idée du campement en question. Il se compose essentiellement de barnums, de chapiteaux et de zones pour se restaurer. Des tables rondes, des formations et des ateliers de préparation à la manifestation y seront organisés.

Les 53 kilomètres de l’autoroute controversée sont censés entrer en service fin 2025, mais les associations continuent de dénoncer ses multiples impacts environnementaux, avec entre autres l’artificialisation de 400 hectares « de terres agricoles, de forêts et de zones humides », des travaux gourmands en eau, des dangers pour la biodiversité… Surtout, les manifestants déplorent un projet « anachronique », qui met à l’honneur la voiture individuelle.

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