Automobile : le défi électrique

C’est un cargo qui annonce une révolution, celle de la voiture électrique. Le BYD Explorer No. 1 est arrivé le 21 février dans le port de Flessingue, aux Pays-Bas, et le quotidien britannique The Times en a fait le symbole d’un bouleversement économique majeur à venir : “L’arrivée de sa cargaison devrait marquer au choix l’ouverture d’un nouveau chapitre de la suprématie industrielle chinoise ou le début d’une guerre commerciale.”

L’Explorer transportait “7 000 voitures électriques destinées aux marchés européen et britannique”, explique le journal. Le navire est la propriété de BYD, l’entreprise chinoise qui vient de détrôner Tesla en devenant le premier constructeur mondial de voitures électriques. S’il souffre encore d’un déficit de notoriété en Europe, le groupe a fait l’objet de très nombreux articles dans la presse étrangère ces derniers mois.

Au point que nous avions envisagé dès la fin de septembre de monter un dossier sur le déferlement des voitures électriques chinoises, après les déclarations alarmistes d’Ursula von der Leyen devant le Parlement européen. Face à l’outrageuse domination chinoise en la matière, Bruxelles avait annoncé l’ouverture d’une enquête sur des subventions publiques chinoises déguisées aux véhicules électriques, provoquant la colère de Pékin et de la presse chinoise. Nous en étions là quand l’actualité au Moyen-Orient est venue totalement bouleverser notre programmation.

Six mois plus tard, la presse étrangère relance le débat et nous aussi, car il y a urgence. Les industriels chinois, et notamment BYD, “ont trouvé la recette pour produire davantage et à moindre coût que tous [leurs] concurrents”. “Les modèles d’entrée de gamme [de BYD] se vendent en Chine pour un peu plus de 8 000 livres [9 350 euros], quand les Britanniques doivent débourser près de 40 000 livres [46 800 euros] pour s’offrir la moins chère des Tesla”, explique encore The Times.

Le fossé est énorme, et c’est pour protéger l’industrie automobile européenne, qui représente 7 % de l’économie du continent et emploie 13 millions de personnes, qu’Ursula von der Leyen et la Commission européenne ont choisi de riposter en dénonçant des subventions cachées de Pékin. Cela d’autant que l’Europe affiche des objectifs ambitieux en matière de transition écologique et que les voitures “propres” sont au cœur de sa politique : en 2035, la vente des véhicules thermiques neufs sera interdite dans l’UE qui espère, comme le Royaume-Uni, que les voitures électriques représenteront alors l’essentiel du marché…

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