Autisme, TDAH… Le gouvernement annonce un repérage systématique pour ces troubles du neuro-développement

Les troubles du neuro-développement, comme les troubles du spectre de l’autisme (TSA) ou du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), sont caractérisés par des difficultés significatives dans le développement de certaines fonctions du cerveau.

SANTÉ - Un nouveau plan élargi. Le gouvernement a annoncé ce mardi 14 novembre 2023 une nouvelle stratégie nationale pour les troubles du neuro-développement (TND). Elle prévoit notamment un repérage « systématique » de tous les enfants entre la naissance et six ans.

Georgio Loiseau, maire de Poses, en grève de la faim pour scolariser son fils autiste

Cette nouvelle stratégie 2023-2027 prend le relais de la précédente (2018-2022) centrée sur l’autisme. Elle est élargie aux troubles du neuro-développement : troubles du spectre de l’autisme (TSA), mais aussi du développement intellectuel (TDI), du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

Elle inclut aussi les multiples troubles dys : dyslexie, dyscalculie, dysgraphie, dysphasie, dyspraxie. Un montant global de 680 millions d’euros y sera consacré contre 345 prévus pour le plan 2018-2022 et 543 effectivement engagés, selon l’entourage du président.

Qu’est-ce qu’un TND ?

Les TND sont caractérisés par des difficultés significatives dans le développement de fonctions du cerveau, comme la socialisation, la communication, les apprentissages, la motricité, le raisonnement…

Selon les études scientifiques internationales, leur prévalence augmente dans les pays occidentaux et ils pourraient toucher aujourd’hui jusqu’à une personne sur six, selon la délégation interministérielle aux TND. Les raisons de ces augmentations ne sont pas encore toutes connues et font l’objet de recherches. Le rôle des facteurs environnementaux est notamment étudié.

Si la prévalence exacte n’est pas connue et les troubles sont sous-diagnostiqués, on estime que l’autisme concerne 1 à 2 % de la population, les troubles dys 8 %, le TDAH 6 % des enfants et 3 % des adultes, et le TDI 1 % de la population, selon le gouvernement.

Ces troubles sont souvent associés chez une même personne. D’autres maladies associées sont fréquentes : épilepsie, troubles gastro-intestinaux, pathologies cardiovasculaires, pathologies de la vision et de l’audition, troubles du sommeil, troubles du comportement alimentaire, troubles anxieux et dépression.

Repérage et prise en charge

Selon l’Élysée, le président souhaite désormais un repérage « systématique » des « écarts de développement » de tous les enfants de la naissance à six ans. Il s’effectuera grâce à la mise en place des plateformes de coordination et d’orientation (PCO), selon ce document du gouvernement. Le carnet de santé devra intégrer des indicateurs pour les repérer.

Dépister tôt permet d’intervenir rapidement et éviter un surhandicap et l’aggravation des troubles. 55 000 enfants ont été repérés pour des écarts de développement et accompagnés jusqu’au diagnostic dans la centaine de plateformes de coordination et d’orientation (PCO) créées depuis 2019. 150 enfants seulement avaient été repérés en 2019.

Pour les accueillir à l’école ordinaire, le président a annoncé un « quasi-doublement » du nombre de dispositifs pour ces enfants à besoins spécifiques : 380 dispositifs supplémentaires viennent compléter les 410 qui ont été créés entre 2018 et 2023.

Le but est de donner un « coup d’accélérateur » à leur scolarisation, indique-t-on dans son entourage. Actuellement, 45 000 enfants autistes sont scolarisés à l’école ordinaire, selon la délégation interministérielle aux TND.

« Il faut que ce secteur se transforme et s’adapte en se projetant vers le milieu ordinaire tout en répondant aux besoins de chacun des enfants et des adultes », indique-t-on à l’Élysée.

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