Aurore Bergé signale des propos racistes dans un Space en présence de Mila

Des propos racistes et islamophobes ont été tenus au cours de la nuit du 17 au 18 mai dans un espace de discussion sur le réseau social X. Mila, qui a participé à cette conversation, assure n'avoir "jamais cautionné la violence gratuite".

"Nous ne laisserons rien passer". La ministre Aurore Bergé a annoncé ce mardi 21 mai sur X que la Délégation interministérielle de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) "a procédé à un signalement au procureur de la République", à sa demande, en raison de propos islamophobes et racistes tenus sur X dans un Space lors de la nuit du vendredi 17 au samedi 18 mai.

"Ces propos n'ont pas leur place dans notre République", écrit Aurore Bergé, chargée au sein du gouvernement de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations. L'ancienne cheffe de file des députés Renaissance rappelle que "le racisme n'est pas une opinion mais un délit".

Un Space est un espace de discussion sur X. Celui qui est concerné par le signalement s'est déroulé en la présence de Mila, jeune femme victime d'un cyberharcèlement massif et de menaces de mort après des propos anti-islam tenus en ligne en 2020.

Dans l'extrait partagé par Aurore Bergé, on entend plusieurs propos racistes particulièrement violents de l'un des participants. Présenté sous le pseudonyme Yoni Tzioni, il évoque d'abord des "sales races".

Puis, après une coupe au montage, il lance dans un autre passage: "Premier arabe qui passe, cassage de bouches. Même les gentils arabes qui avaient des gentils commerces dans le quartier, ça a cassé tous ceux qui passaient. Ca a fait un carnage. Le seul langage que les Arabes, en face, ils comprennent."

Avant le post d'Aurore Bergé, le compte d'actualité Cerfia France avait relayé samedi 18 mai un extrait vidéo un peu plus long. Dans celui-ci, Yoni Tzioni indique aux autres membres de la conversation qu'il peut leur envoyer des "photos d'Arabes scotchés de la tête aux pieds", accrochés à des "feux rouges". "Je veux absolument voir ça", lui répond Mila.

Le service Check News de Libération a eu accès à l'entièreté de cette conversation sur Space. Le journal précise que la photo évoquée par Yoni Tzioni aurait été prise lors d'une série d'affrontements entre juifs et arabes au printemps 2021 dans plusieurs villes d'Israël, même si son authenticité ne semble pas avoir été prouvé à ce jour.

Check News indique également que ce dernier a déjà été l'auteur de propos racistes par le passé, comme cela a été relayé sur X. Toujours dans Libération, Yoni Tzioni a mis en cause le montage du compte Cerfia, évoquant une "vidéo tronquée". "Le propos est certes violent, il l’est tout autant que la région dans laquelle je vis", a dit celui qui habite en Israël.

De son côté, Mila s'est exprimée sur X. Répondant au post de Cerfia, elle a écrit samedi: "J'avais compris qu'ils faisaient allusion aux arabes qui violentaient les Israéliens, alors je ne vois pas où est le problème. Je ne m'en suis jamais prise 'aux gentils', je n’ai jamais cautionné la violence gratuite. Je m’en prends aux fanatiques et aux barbares."

Dans un autre post, celle qui a affiché au cours de ces dernières années une proximité avec l'extrême droite, notamment le groupe de "féministes identitaires" Nemesis, dit n'avoir écouté "qu'à moitié" les propos de son interlocuteur.

Puis elle ajoute: "En réécoutant l'extrait, je comprends très bien pourquoi je suis blâmée, et je conçois que ça n’est pas défendable. Mais franchement on s’en fou, des milliers de personnes me suivent car elles connaissent la réalité de mes idées, au-delà de ces innombrables diffamations."

Article original publié sur BFMTV.com